Publié le 23 Mars 2024

Capital humain : une richesse rarement considérée en Algérie avec le sérieux requis

دير علي اباكيك و ما ديرش علي اضاحك بيك

Dir ĕallî alli ibakkîk, ou ma dirch ĕallî idâhhàk bîk

(Tiens compte de celui qui te fait pleureur, et non pas de celui qui fait rire de toi).

Proverbe algérien.

 

J’ai hésité à publier ces réflexions, par souci de ne causer une malencontreuse incompréhension ou un faux débat, car l’Algérie est dans une situation internationale délicate, à cause de sa juste position d’indépendance face aux divers chevaux de Troie, présentés comme « cadeaux », et aux sirènes pseudo-culturelles de l’ingérence néo-coloniale-impérialiste. Il est vital de les neutraliser pour maintenir et renforcer la vitale indépendance, tellement payée par les larmes et le sang de la génération de la guerre de libération nationale. Un article1 m’a convaincu de l’utilité des réflexions suivantes, soumises, espérons, à un débat à la mesure des enjeux actuels.

En Algérie, des progrès indéniables se constatent, mais il reste tellement à faire. Essayer de comprendre ce dernier aspect est le but de cette contribution.

Rappelons une banalité qui n’a pas besoin de l’autorité d’un expert en géostratégie : 1) une économie en bonne santé au service du peuple, 2) celui-ci doté d’un cerveau culturellement bien labouré et 3) une institution militaire liée à ce peuple, sont les conditions indispensables pour dissuader sinon neutraliser une éventuelle agression militaire, quelque soit sa puissance matérielle et la dimension générationnelle de son action.

Ce ne fut pas le cas de l’Irak : son armée, considérée la « quatrième du monde », s’écroula en château de cartes suite à l’agression de l’armée impérialiste états-unienne ; cette armada fut, au contraire, vaincue par les peuples successivement vietnamien puis afghan. Dans ces deux cas manquaient une économie suffisante et une force matérielle forte : elles furent compensées par une résistance dont les dirigeants, d’idéologies différentes, eurent l’intelligence d’agir en « poissons dans l’eau du peuple ».

Mauvais départ

Dès l’école primaire, l’écolier prend connaissance de la fable Le lièvre et l’escargot : « Rien ne sert de courir, il faut partir à point. » Courir fut le coup d’État militaire survenu à l’été 1962 ; partir à point devait être la consultation démocratique du peuple sur le modèle de société à construire, ce peuple qui montra déjà sa maturité en se prononçant par référendum pour l’autodétermination de sa patrie.

Les observateurs algériens les plus compétents et les plus honnêtes montrent que l’Algérie prit le départ erroné du lièvre au lendemain même de l’indépendance : on ne construit pas le bonheur d’un peuple sans le consulter démocratiquement, mais en s’emparant du pouvoir par la force des armes. Cette méthode prouve, dans le meilleur des cas, un manque de confiance dans les capacités du peuple à choisir son mode de gestion, et, dans le pire, le mépris de ce peuple, masqué par les trompettes et les tambours « révolution », « populaire », « nationalisme », « socialisme », « anti-impérialisme », etc.

Dans les deux cas, l’ignorance ou le mépris accouchent d’une nouvelle tête de l’hydre dominatrice : une nouvelle caste, indigène. Elle se consolida, comme partout dans le monde, par le recours à la méthode éprouvée :

1) manipuler les consciences patriotiques en les portant à juger utile de fermer les yeux sur les aspects négatifs du pouvoir en place, l’essentiel étant de servir la nation ;

2) employer la carotte (salaires, privilèges, postes administratifs – le fameux « miel » publiquement évoqué par l’alors chef auto-proclamé de l’État ) pour réduire à la servitude volontaire les cerveaux médiocres ;

3) réprimer les cerveaux professionnellement compétents et éthiquement soucieux de l’intérêt du peuple.

Les hydrocarbures devinrent une malédiction : non pas un facteur de développement de la nation, mais un moyen de corruption des plus vils, et de fainéantise des médiocres incompétents (pléonasme). On demanda à un dirigeant : « Mais, quand les hydrocarbures seront épuisés, que ferons-nous ? » - « Bèh ! Nous retournerons dans nos tentes et utiliserons nos chameaux ! »

Qui est responsable ?

Comment expliquer pourquoi, en 1962, l’Algérie et la Corée du Sud étaient quasi au même niveau économique, alors qu’en 2024, la Corée du Sud, sans hydrocarbures, est devenue une nation économiquement développée au point d’exporter dans beaucoup de secteurs, tandis que l’Algérie, disposant d’hydrocarbures, importe presque tout, et ne produit presque rien dans le domaine industriel ?

Comment expliquer pourquoi Cuba, sans hydrocarbures et subissant un blocus économique de plusieurs décennies, dispose d’un secteur médical de niveau international, alors que les personnalités algériennes les plus importantes sont obligées d’aller se soigner à l’étranger ?

Comment expliquer que le Vietnam, sans hydrocarbures, mit fin, après l’indépendance, à la tragédie migratoire de ses travailleurs vers l’ex-métropole, alors que l’Algérie a vu augmenter sans cesse le nombre de citoyens contraints à aller trouver pitance ailleurs2 ?

Comment expliquer qu’en Chine ses meilleurs cerveaux résidents à l’étranger retournent au pays pour contribuer à son développement, et sont excellemment traités, alors qu’en Algérie les rares compétents, quelque soit le domaine d’activité, revenus au pays sont généralement déçus et contraints à un nouveau exil à l’étranger ou réduits à un exil intérieur, qu’il est plus correct de nommer ostracisme3 ?

Dans les sciences en particulier, les personnalités algériennes ou d’origine se distinguent généralement… à l’étranger : Europe, États-Unis, Japon. Personnellement, j’ai rencontré à... Pékin un Algérien travaillant dans le secteur de pointe : la robotique ; il m’expliqua avec amertume qu’il fut ignoré en Algérie, mais accueilli de manière correcte en Chine.

Anecdote. Un Algérien, qui s’exila de son pays à cause des difficultés bureaucratiques autoritaires hostiles au libre exercice de son métier, y revint avec l’intention de servir de nouveau sa patrie de naissance. À la lecture de son CV, un ami, important fonctionnaire, s’écria : « Avec ce CV, impossible pour toi d’être appelé à un quelconque travail ! » - « Pourquoi ? » - « Ta formation et ton expérience professionnelle sont tellement supérieures à celles du directeur qui devrait décider de ta collaboration. Il aurait trop peur de perdre sa place en ta faveur ! » - « Mais, je ne désire aucunement un poste bureaucratique, je veux fournir un travail créatif. » L’interlocuteur ria puis conclut : « Dans notre pays, ce n’est pas la compétence qui compte, mais l’allégeance ! » - « Pourtant, il semble qu’après les manifestations populaires passées appelées hirak, quelque chose de positif bouge dans le pays et le Président Tebboune parla d’« Algérie nouvelle ». » - « C’est vrai, mais les résistances à cette amélioration sont énormes de la part de ceux qui y perdraient leurs privilèges immérités (pléonasme) et ils sont nombreux ! Et ils se serrent fortement les coudes !… Ce qui est plus grave, le voici : en cas d’agression étrangère, rien ne garantit que ces médiocres ne deviendront pas les harkis des envahisseurs, car la médiocrité adore un seul Dieu : le fric ! quelque soit le maître. Pour la « issaba » algérienne, comme toutes les castes de la planète, l’unique Commandement est : « Après moi, le déluge ! » En Algérie, elle n’est pas suffisamment neutralisée malgré les efforts déployés, ce qui prouve leur insuffisance4. »

La domination de l’allégeance, par nature professionnellement médiocre et éthiquement harkie, ne sévit pas uniquement dans l’administration. Les partis politiques et les associations de tout genre fonctionnent, à de rares exceptions, selon la même abomination : allégeance, rien qu’allégeance, toute l’allégeance, pour que le salaire mensuel gonfle le compte bancaire et le fauteuil administratif reste assuré ! Jamais de critique, pas même constructive ! Dans toute machine bureaucratique, un médiocre obéissant est utile parce que fonctionnel ; un compétent critique constructif est dangereux parce qu’il menace les privilèges du médiocre en chef et de ses médiocres beni-oui-oui.

Une expression de la sagesse populaire déclare « Algérien, souffres et ne dis rien », une autre objecte « assbàr yàdbar » (la patience use). Depuis l’indépendance, on constate le mépris du plus modeste des gardiens de bureau pour le citoyen ordinaire, qui n’a pas de « connaissance en haut » : al hogra  (humiliation) ! On a constaté ses néfastes conséquences, notamment depuis la révolte de jeunes en octobre 1988, qu’un « responsable » traita de « chahut de gamins ». Il est vrai que cette hogra a diminué, depuis lors, comme flagrante arrogance, mais demeurent les mauvaises herbes de la médiocrité : servile avec le plus fort, dominatrice avec le plus faible, et toujours gagnante en dinars et dollars.

Le capital des capitaux

La population algérienne se distingue par une démographie considérable et par l’importance de sa jeunesse. Cette dernière, malgré tous les obstacles, toutes les misères, toutes les humiliations, bouillonne d’énergie ou de « dégoutage », voudrait montrer de quoi elle est capable à qui sait la stimuler.

Sans oublier la « moitié du ciel », les femmes : après avoir combattu les armes à la main, à parité avec les hommes, pour l’indépendance de la patrie, elles constatent une hostilité moyenâgeuse contre leur précieuse et indispensable contribution au bien-être du pays.

Rappelons aussi les Algériens qui, après des études au pays généreusement financées par l’État, contribuent, par ostracisme dans leur patrie, au bien-être d’autres nations, toutes heureuses d’accueillir cette précieuse ressource humaine sans avoir rien dépensé pour sa formation.

De tout ce qui précède, voici une hypothèse à débattre : le problème fondamental de l’Algérie ne réside-t-il pas dans le capital humain, constitué par la compétence professionnelle et l’éthique citoyenne, capital qui n’a jamais été considéré avec le sérieux requis ?

Autrement, comme au Vietnam, la tragique émigration de travailleurs aurait trouvé une solution honorable, alors qu’elle s’est aggravée par le phénomène des harraga. Autrement, comme en Corée du Sud, les intelligences algériennes auraient transformé le pays en une nation industrielle, sans recourir à des étrangers pour la construction d’autoroutes et même de simples immeubles d’habitation. Autrement, comme à Cuba, les personnalités algériennes se soigneraient dans leur pays. Autrement, comme en Chine, les meilleures compétences algériennes à l’étranger reviendraient dans leur patrie de naissance pour contribuer à son développement.

Ce raisonnement est-il faux ou vrai ? Hostile ou soucieux de l’Algérie ?

De nouveau, me revient la confrontation de l’Algérie avec la Corée du Sud, le Vietnam, Cuba, la Chine. Pourquoi les citoyens de ces pays ne sont pas, comme en Algérie, obsédés par des visas pour aller vivre ou même uniquement survivre à l’étranger, au point de risquer la noyade dans la Méditerranée ou l’asphyxie dans la soute d’un avion ?… Ma plus grande douleur, ma plus affligeante honte, la voici : un jeune d’une dizaine d’années, très gentil, au père chômeur, me déclara avec une stupéfiante conviction : « Dès que je le pourrai, nahrag (je pars clandestinement). » Combien d’autres enfants se réduisent à cette malédiction ?

Une soixantaine d’années après l’indépendance, est-il acceptable d’accuser des carences de l’Algérie les « séquelles du colonialisme » ? Cuba et l’Iran, soumis au criminel blocus économique états-unien, utilisent cette difficile situation comme occasion pour se développer, et non pas uniquement pour se plaindre. La Russie actuelle, victime des criminelles sanctions impérialistes, les transforment en occasion pour se renforcer dans tous les domaines. La Corée du Nord, sans hydrocarbures, et malgré les sanctions multiples qu’elle subit, s’est dotée de l’arme nucléaire, empêchant l’oligarchie impérialiste de la traiter comme l’Irak, la Libye et ailleurs.

Dans tous les cas ci-dessus mentionnés, quel est le facteur décisif, primordial de succès ? N’est-ce pas le capital humain, mobilisé de manière intelligente ?… Rappelons l’expression de celui qui émancipa la Chine de sa situation néo-coloniale (citation de mémoire) : « Le pouvoir est au bout du fusil », en précisant : « et d’abord de l’homme qui tient ce fusil », c’est-à-dire un-e citoyen-ne. Voici la preuve exemplaire : la victoire du peuple vietnamien contre trois impérialismes consécutifs, français, japonais et états-unien.

Par et pour le peuple

Cette juste devise orne les édifices publics algériens. Où en est-t-on de son application concrète, pas seulement lors d’élections, mais chaque jour, dans tous les secteurs de la vie sociale ?… « Le peuple n’est pas capable de s’auto-gérer ! » affirment certains. - Qu’attend-on pour l’éduquer à cette compétence ? Ne réside-t-elle pas dans le développement de ses facultés intellectuelles pour créer les richesses matérielles et les bienfaits culturels de la nation ?

La seule allégeance admissible ne consiste-t-elle pas à servir le peuple ? L’intérêt individuel et celui collectif ne doivent-ils pas se compléter harmonieusement l’un l’autre ?

Quand donc le précieux capital humain, au-delà de son appréciation en paroles, se concrétisera en action pour conjurer tout risque contre le pays des chouhadâ et chouhadâte ? N’est-ce pas la mise en valeur intelligente du capital humain qui est la solution stratégique, qui autorise à parler d’Algérie nouvelle de manière conséquente, qui transforme la fierté algérienne - parfois outrancière jusqu’au ridicule - en proclamation légitime, qui est le plus beau bouquet de fleurs sur les tombes de celles et ceux auxquels nous devons la dignité, autrement dit la liberté, l’égalité et la solidarité ?

À cet effet, l’Algérie n’a-t-elle pas besoin d’une authentique révolution des mentalités dans le domaine culturel, en semant les graines pour récolter une communauté sociale qui chantera à juste titre « Tahyâ Aljazaϊr ! », celle du peuple, en écho à la même expression entonnée durant la guerre de libération nationale ?

1 Abdelkader S., Des chaînes-supérettes, des émissions médiocres : l’audiovisuel algérien va mal, mars 15, 2024, https://www.algeriepatriotique.com/2024/03/15/des-chaines-superettes-des-emissions-mediocres-laudiovisuel-algerien-va-mal/

2Ce fut,en 1972, le cas de rupture de ma collaboration avec Kateb Yacine à l’occasion de la pièce théâtrale Mohamed, prends ta valise !, rupture expliquée dans un prochain livre.

3Lire Kamel M., La fulgurance du lancement du nouveau mouvement de Karim Zéribi intrigue, https://www.algeriepatriotique.com/2024/03/15/la-fulgurance-du-lancement-du-nouveau-mouvement-de-karim-zeribi-intrigue/

4L’un des membres, ou, plutôt, harki de la « issaba » (caste) prédatrice accusa celui qui voulait servir de nouveau son peuple d’être revenu au pays pour « chercher de l’argent » ! Ce calomniateur fut un certain temps conseiller ministériel, avant ou après avoir été militant du mouvement... « Barakat », dont l’égérie et cofondatrice fut une certaine Amina Bouraoui. Bouffer à tous les râteliers possibles, n’est-ce pas typique du méprisable mais rentable opportunisme ?… Cet individu est un type de personnage balzacien, un cancer qui ronge la belle Algérie et son patient peuple.

Publié in

https://www.algeriepatriotique.com/2024/03/17/capital-humain-une-richesse-rarement-consideree-en-algerie-avec-le-serieux-requis/

17 mars 2024

https://tribune-diplomatique-internationale.com/2024/capital-humain-en-algerie/

21 mars 2024

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Rédigé par Kadour Naimi

Publié dans #AUTOGESTION, #EDUCATION-CULTURE, #PEUPLE-DEMOCRATIE

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Publié le 27 Février 2024

LA GUERRE, POURQUOI ? LA PAIX, COMMENT ? Éléments de discussion aux gens de bonne volonté

Il s’agit d’un essai ainsi présenté :

« L'ouvrage tente de répondre d’une manière synthétique aux deux questions posées dans le titre.

Les destinataires sont prioritairement les personnes qui, malgré leur « bonne volonté », manquent de temps, à cause d’un travail exténuant et/ou d’une attraction par le « spectacle », pour chercher les informations qui permettent, d’une part, de comprendre les causes et les conséquences réelles des conflits (guerre, résistance armée, terrorisme), et, d’autre part, mener des actions efficaces en faveur d’un monde équitable et pacifique.
  
Ce livre n’est pas celui d’un expert pour experts, ni de vulgarisation simpliste pour lecteurs superficiels, ni une somme systématique pour doctrinaires. »

Constatation

Celles et ceux qui exploitent par la domination l’humanité et la planète, ces individus représentent une toute petite minorité d’individus. Et voilà leur point fort : ils sont organisés, très bien organisés, unis, très bien unis malgré leurs divergences secondaires d’intérêts, pour maintenir et renforcer toujours plus leur hégémonie oligarchique. Car il s’agit bien d’oligarchie dont l’ancêtre est celle de l’antique Athènes :

« (…) l'oligarchie entraîne avec elle la majorité dans des dangers, tandis que des profits non seulement elle avale la meilleure partie, mais elle se les approprie en bloc, et ne les cède pas1. »

Et cette mafia mondiale actuelle agit de manière solidaire, au-delà de toute considération ethnique, religieuse, culturelle : la soif de richesse unit cette oligarchie comme la faim unit la horde de loups. On y trouve aussi bien des Anglo-saxons, des Asiatiques, des Moyens-orientaux, des Africains, bref tous les continents, toutes les religions, toutes les cultures, toutes les ethnies, toutes les « identités ». Un seul Dieu : le Divin Fric !

À l’opposé, la grande majorité de l’humanité dominée-exploitée, elle, au contraire, est divisée en ethnies, groupes religieux, aires culturelles, « identités », nationalités, etc. Qui crée et alimente cette division, sinon celui qui y trouve son intérêt : la minorité oligarchique exploiteuse-dominatrice ?

Proposition

Elle découle de la constatation.

Tant que le « troupeau », les « animaux » comme dirait un sioniste israélien, la « racaille » comme affirma un obscur avocat fils d’immigré devenu Président en France, tant que cette majorité humaine ne s’organise pas, ne trouve pas une modalité pour s’unir de manière libre, égalitaire et solidaire, cette majorité constitue les dindons d’où la bande de requins dominateurs-exploiteurs tirera la plus-value pour « jouir » de son infâme et criminelle existence sur cette planète.

On se rappelle l’appel désormais passé de mode : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! »… La tentative échoua lamentablement, principalement parce qu’elle ne fut ni libre, ni égalitaire ni solidaire. Mais le principe demeure valable, exprimé d’une manière actuelle : exploités-dominés de tous les pays, si vous ne trouvez pas le moyen de vous solidariser de manière libre et égalitaire, vous resterez la viande, la sueur et le sang qui nourrissent la bande de carnivores qui vivent à votre détriment, et avec le sourire satisfait des vampires.

Utopie, cette union ?… Telles furent considérées les appels, au début très minoritaires, à l’élimination de l’esclavage antique puis moderne, du féodalisme, du colonialisme. Par conséquent, après environ quatre siècles de domination du capitalisme, par nature prédateur, pourquoi son élimination ne serait pas envisageable ?… Bien entendu, ses thuriféraires le proclament « le système le plus conforme à la nature humaine, le moins mauvais de tous les autres systèmes, donc éternel et la « fin » de l’histoire. » L’esclavagisme puis le féodalisme furent également présentés de manière identique. Platon et Aristote trouvaient « naturel » l’esclavage, et l’intelligentzia du Moyen Âge considéraient aussi le féodalisme comme « naturel ».

Une première tentative d’éliminer le capitalisme, par les anarchistes et les marxistes, échoua. Il s’agit de tirer les leçons nécessaires de cette expérience, sans œillères dogmatiques (pas facile), pour trouver comment reprendre l’action de manière efficace.

Elle commence par se débarrasser de « Maîtres à penser », furent-ils « scientifiques », et de « révolutionnaires professionnels », furent-ils sincères, pour considérer l’importance stratégique de formation d’associations citoyennes : de quartiers, de zones urbaines, de zones rurales, de nations, de la planète (devenue tellement petite, vu les moyens de communication), toutes ces associations basées sur les principes : liberté, égalité, solidarité, principes dialectiquement dépendants l’un de l’autre. Un long chemin commence par des premiers pas, et il n’est pas nécessaire d’assister au « Grand Changement » pour y contribuer. Tel est l’enseignement de celles et ceux, très minoritaires, contribuèrent à l’élimination des « éternels et naturels » esclavagisme puis féodalisme.

N’est-il pas venu, enfin, le temps de sortir des groupuscules militants, de s’affranchir des dogmes stérilisants et de toutes les catégories illusoires qui divisent et opposent les brebis du troupeau en peau noire / peau blanche, croyants / athées, marxistes / anarchistes, Nord / Sud, nationalistes / internationalistes, jeunes / vieux, hommes / femmes, etc., pour se reconnaître dans l’opposition principale, fondamentale, décisive, stratégique : dominateurs-exploiteurs / dominés-exploités ? En éliminant cette division, ne trouverions-nous pas la solution des autres oppositions secondaires, réelles ou préfabriquées ?

Manifs ?… et après ?

Les manifestations, aussi gigantesques soient-elles, n’empêchèrent pas l’agression militaire impérialiste contre l’Irak, et celles actuelles n’empêchent pas la poursuite du génocide sioniste (soutenu par la bande dominatrice-exploiteuse) contre le peuple palestinien à Gaza.

Si, après la destruction de l’Irak, les citoyens partisans de « Pas de paix sans justice » avaient compris la nécessité de se doter d’une forme d’organisation permanente, au niveau local, national et international (à l’exemple de l’oligarchie mondiale), les agressions militaires seraient-elles encore possibles ?… Les ouvriers qui fabriquent les armes, les dockers qui transportent ces armes, les soldats qui les utilisent, les employés qui assurent la bureaucratie de ces opérations, les citoyens qui paient des impôts pour financer la guerre, les policiers qui traquent les protestataires contre la guerre, toutes ces catégories de citoyens continueraient-ils leur servile activité au service du crime contre l’humanité si l’on crée des associations où les inviter à comprendre, en paraphrasant notre ami La Boétie : Décide d’être un humain digne de ce qualificatif et te voilà tel ?… Mais tu ne peux pas l’être sans t’associer avec tous ceux qui veulent être humains comme toi, même si tu choisis de t’isoler dans une grotte et de te contenter d’herbes sauvages. Là, aussi, te menacent la guerre bactériologique et/ou nucléaire, car, pour la minorité oligarchique, tu n’es qu’une bête dont il faut tirer profit sinon éliminer parce que surplus parasitaire.

Le décisif, jamais facile, mais indispensable

« Se vuoi la bicicletta, devi pedalare » (Si tu veux la bicyclette, tu dois pédaler - proverbe italien).

S’unir en partant d’associations de base n’est pas facile, encore moins après les désillusions passées2, encore moins tant que sévissent les « Maîtres à penser » se réclamant de la « Science », encore moins tant qu’existent des « politiciens professionnels » bien rémunérés, encore moins avec les réseaux sociaux qui donnent l’illusion virtuelle de communication solidaire tandis qu’ils isolent physiquement les uns des autres, encore moins tant que les castes dirigeantes, en pleine crise du système qui leur permet d’exister, décrètent loi sur loi pour désarmer toute action de contestation réelle de la domination-exploitation, avec l’habituel cynisme de défendre la « liberté » (celle du plus fort contre le plus faible), la « démocratie » (gérée par le plus fort au détriment du plus faible), la « civilisation » (celle du barbare contre ses victimes).

Pour disposer d’instruments de réflexion en vue d’une action efficace, il faut consacrer du temps, beaucoup de temps, et se débarrasser de toutes les lunettes dogmatiques portées par un Ego mal géré ; autrement, on ne comprend pas réellement ce qui est « pourri » sur la planète Terre, et comment y remédier. Le pire est de se trouver dans une situation d’ignorant qui ignore son ignorance. Une contribution à cette clarification est librement téléchargeable.

1 Thucydide, La guerra du Peloponneso, op. cit., Livre VI, p. 410-411.

2 Apprenez l’histoire réelle de la Commune de Paris, des soviets russes, des conseils ouvriers en Allemagne puis en Hongrie, des coletividad durant la guerre civile en Espagne, des comités d’autogestion en Yougoslavie puis en Algérie, de la Commune de Shanghai de 1967-1968.

Publié in

25 février 2024

https://tribune-diplomatique-internationale.com/2024/guerre-pourquoi-la-paix-comment/

24 février 2024

https://www.algeriepatriotique.com/2024/02/26/la-guerre-pourquoi-la-paix-comment-elements-de-discussion-aux-gens-de-bonne-volonte/

26 février 2024

 

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Rédigé par Kadour Naimi

Publié dans #AUTOGESTION, #EDUCATION-CULTURE, #PEUPLE-DEMOCRATIE

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Publié le 5 Février 2024

Quoi de mieux ?

À l’occasion de la journée internationale « TERRA MADRE - UMANITÀ E RINASCITÀ » (TERRE MÈRE – HUMANITÉ ET RENAISSANCE) tenue à Rome (Italie) le 25 janvier 2024, Kaddour Naïmi intervint avec ce texte, en italien et en arabe, dont voici la version française.

 

Quoi de mieux ?

 

Si tu veux la paix,

prépare la paix,

non la guerre.

 

Si tu veux la tranquillité,

domine en toi l’atavique bestialité,

ne cherche pas à dominer mon humanité.

 

Si tu te déclares civilisé,

comporte-toi avec moi en civilisé.

 

Si tu veux être aimé,

aime-moi, moi aussi.

 

Si tu ne veux pas être agressé,

ne m’agresse pas, toi.

Si tu ne veux pas être terrorisé,

ne me terrorise pas, toi.

 

En somme,

comme on l’a dit depuis toujours et partout :

si tu ne veux pas subir une tempête,

ne sème pas le vent.

 

C’est simple, très simple

comme un plus un fait deux,

comme un moins un fait zéro.

 

Zéro ou deux :

quoi de mieux ?

 

Trois !...

Liberté, égalité, solidarité.

Mets-les en pratique ensemble

et tu verras, tu verras :

tout ira bien et pour tous.

 

Publié in

https://reseauinternational.net/quoi-de-mieux/

31 janvier 2024

https://tribune-diplomatique-internationale.com/2024/quoi-de-mieux/

1 février 2024

https://www.algeriepatriotique.com/2024/02/02/poeme-a-loccasion-de-la-journee-internationale-terra-madre-unita-e-rinascita/

2 février 2024

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Rédigé par Kadour Naimi

Publié dans #AUTOGESTION, #EDUCATION-CULTURE, #PEUPLE-DEMOCRATIE

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Publié le 11 Janvier 2024

Prémices  d’une Palestine libre et démocratique-Partie 2

Politique

- La propagande sioniste coloniale présente Israël comme nation démocratique et solidaire.

La réalité montre que cette « démocratie » pratique l’apartheid et se choisit des dirigeants aux déclarations publiques religieusement intégristes, idéologiquement nazis ; il suffit de remplacer « nazi » et « juif » par « israélien » et « palestinien » ou, plutôt, pour les dirigeants colonialistes sionistes des « animaux ». Les nazis stigmatisaient les Juifs comme « sous-hommes » ; les sionistes font pires : ils stigmatisent les Palestiniens comme « animaux ».

- Les dirigeants sionistes dirigés par le criminel de guerre Netanyahou contribuèrent à la création du Hamas palestinien pour diviser l’unité de la résistance palestinienne et réduire l’importance du Fatah laïc.

Résultats : 1) un Hamas devenu le pire ennemi du projet diviseur de l’oligarchie sioniste coloniale ; 2) la stratégie de résistance « non violente » de l’Autorité Palestinienne, dirigée par Fatah, s’est révélée totalement erronée, au bénéfice de la lutte armée ; 3) les diverses branches de cette lutte armée ont créé une forme d’alliance entre elles, au-delà de leurs croyances idéologiques entre sunnites et chiites, entre musulmans et chrétiens, entre croyants et athées.

- Les dirigeants sionistes colonialistes se sont toujours opposés, de manière cachée ou avouée, à la création d’un État palestinien au côté de celui israélien, sur la base des résolutions de l’O.N.U.

Résultat : il est devenu évident que l’État israélien n’est pas réformable, par conséquent l’unique solution est la création d’une nation palestinienne, démocratique, où Palestiniens et Juifs vivent en liberté, égalité et solidarité.

Diplomatie

Israël bombarde quatre nations (Liban, Syrie, Irak, Palestine) en se présentant encore comme « victime » et ignore toutes les décisions de l’O.N.U. Cette ignorance est garantie par le veto de l’oligarchie US au sein du Conseil de Sécurité : depuis 1970, ses représentants utilisèrent 39 fois le droit de veto au Conseil de sécurité pour défendre les actes coloniaux d’Israël.

Malgré ce veto, une majorité de nations de l’Assemblée Générale des Nations Unies réclame un cessez-le-feu dans la bande de Gaza ; seules s’y opposent les représentants des oligarchies impérialistes et ex-coloniales.

Culture - Civilisation

- La propagande sioniste présente Israël comme une nation « civilisée ».

Le génocide actuel à Gaza démontre de manière irrévocable la nature de cette « civilisation » : le meurtre de civils, enfants, femmes et vieillards, et même de malades à l’hôpital, par incapacité de combattre des résistants. Deux exemples éloquents : un dirigeant militaire israélien qualifia les résistants palestiniens d’ « animaux », tandis que Herzog, Président de l’État, se fit photographier tandis qu’il signait des obus destinés au bombardement de civils palestiniens : même Hitler n’osa pas ce geste.

Idéologie

- L’existence de l’État israélien est légitimé par ses partisans au nom d’une religion : un Dieu aurait offert une « Terre Promise » au « Peuple élu ».

Cette prétention est-elle compatible avec, d’une part, une conception laïque, et, d’autre part, avec la vérité historique qui atteste le temps réel durant lequel le peuple juif résida dans la Palestine antique ?… Le premier peuple connu qui occupait les territoires entre la méditerranée et le Jourdain s'appelle les Cananéens, ancêtres des... Palestiniens d'aujourd'hui.

- Le sionisme colonial se présente comme défenseur des Juifs du monde entier.

Cependant, une partie de Juifs en Palestine et dans le monde, en particulier aux U.S.A., déclarent que leur croyance juive est contraire à l’idéologie politique sioniste et s’opposent à l’existence de l’État colonial sioniste en Palestine. Ils préconisent l’existence d’une seule nation palestinienne où les Juifs qui le désirent puissent vivre dans le respect des droits du peuple palestinien.

- Le sionisme fait l’amalgame entre être juif, sioniste, israélien et sémite.

La réalité montre qu’il s’agit d’une tromperie. On peut être juif, mais antisioniste et anti-colonialisme israélien ; on peut être sioniste sans partager la foi juive, comme le sont les citoyens israéliens non croyants ; on peut être sioniste sans être juif, à l’exemple de Joe Biden et de son père. Par ailleurs, Les Arabes et les Palestiniens, comme les Juifs, sont des sémites.

Ainsi, accuser un adversaire du colonialisme sioniste d’être anti-sémite n’est qu’un faux argument propagandiste : en réalité, on peut être anti-sémite et soutenir la politique coloniale sioniste. Une preuve : l’établissement d’un « foyer juif » en Palestine, en quoi consista-t-il en fait pour les oligarchies européennes ? 1) à débarrasser l’Europe de ses citoyens juifs ; 2) à les implanter en Palestine pour servir les intérêts des nations impérialistes et coloniales, en premier lieu celle états-unienne, puis de ses vassaux. Hitler n’eut pas ce coup de génie machiavélique : il recourut à la criminelle « solution finale », tandis que les oligarchies européennes opérèrent leur solution de déplacement de population en évoquant leur « souci humanitaire »1 du peuple juif et leur actuelle « défense » du droit d’Israël à l’existence.

Les habituels arguments idéologiques sionistes sont connus : pays « civilisé » contre peuple « barbare » ou d’ « animaux » ; nation « démocratique » contre peuple « autoritaire », religion « supérieure » contre « fausse religion ». L’unique différence est l’invocation d’un Dieu biblique qui aurait offert la Palestine au seul peuple juif. Là encore, les publications de Juifs courageux montrent l’imposture de cette prétention.

Bilan général et perspectives

L’action de résistance palestinienne du 7 octobre 2023 a éclairci définitivement les données du problème palestinien : 1) la résistance s’est montrée capable de battre l’armée coloniale et ses services de renseignements, non seulement sans besoin de soutien d’armées arabes ou musulmanes, mais en dépit de l’inaction des dirigeants des nations arabes ou musulmanes ; 2) la stratégie de résistance « pacifique » de l’ « Autorité palestinienne » s’est révélée totalement inefficace : les implantations coloniales sionistes ont grignoté davantage le territoire palestinien ; 3) il s’ensuit que les autorités coloniales ne comprennent qu’un seul langage : la résistance armée des colonisés ; 4) la réaction coloniale par le génocide n’entame pas la capacité de lutte armée des colonisés, mais, au contraire, la renforce ; 5) réduire la résistance palestinienne au seul Hamas c'est ignorer ou occulter qu’elle représente les diverses composantes du peuple palestinien qui a appris la leçon : s’unir dans le respect démocratique de ses diverses tendances pour construire une Palestine libre et démocratique.

Le problème en Palestine devient clair : colonialisme à éliminer par une résistance armée de libération nationale, comme, notamment, au Viet Nam, en Algérie, en Afrique du Sud.

Dès lors, la disparition de l’État colonial en Palestine devient une hypothèse envisageable, au profit d’une nation palestinienne indépendante.

Demande : Et les Juifs qui résident en Palestine ?… La réponse est identique à celle des « Pieds noirs » en Algérie : s’ils combattent avec le peuple palestinien pour une Palestine démocratique, ces Juifs seront des citoyens de Palestine à l’égal des autres ; si, au contraire, ils se comportent comme la majorité des « Pieds noirs » d’Algérie qui opta pour le colonialisme français, quoi d’étonnant si, alors, l’indépendance de la Palestine signifiera que les Juifs de Palestine, complices du colonialisme sioniste, devraient quitter une Palestine créée par le sang de ses libérateurs ?

Bien entendu, l’oligarchie états-unienne et les oligarchies ex-coloniales, avec la complicité tacite des castes arabes moyen-orientales, sans oublier le Maroc, continueront à soutenir matériellement tous les crimes de guerre de l’État colonial sioniste afin que la décision prise en 1907 par l’oligarchie britannique demeure. Car une Palestine libre et démocratique risque de convaincre les peuples des nations moyennes orientales et du Maroc à se débarrasser des castes dominatrices qui les exploitent.

Cependant, depuis la fondation de l’État colonial sioniste, jamais, il ne fut menacé de désintégration comme depuis l’attaque victorieuse de la résistance palestinienne du 7 octobre 2023.

Reste à voir comment celle-ci, avec le concours armé du Yémen et de mouvements de résistance en Irak, la solidarité du Hezbollah libanais et le soutien politique de l’Iran, ainsi que la solidarité d’une partie de l’opinion mondiale réellement démocratique, comment donc la résistance palestinienne parviendra à la victoire : la création d’une Palestine libre et démocratique pour tous ses citoyens, sans distinction de religion ou d’ethnie, une nation qui donnera au Moyen-Orient un exemple d’authentique civilisation.

Publié in

https://reseauinternational.net/premisses-dune-palestine-libre-et-democratique/

30 décembre 2023

https://www.algeriepatriotique.com/2024/01/05/les-premisses-dune-palestine-libre-et-democratique-sans-distinction-de-religion-ou-dethnie/

5 janvier 2024

https://tribune-diplomatique-internationale.com/2024/les-premisses-dune-palestine-libre-et-democratique-sans-distinction-de-religion-ou-dethnie/

7 janvier 2024

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Rédigé par Kadour Naimi

Publié dans #PEUPLE-DEMOCRATIE

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Publié le 11 Janvier 2024

Prémices  d’une Palestine libre et démocratique-Partie 1

Après plus de deux mois de génocide du peuple palestinien par l’armée coloniale sioniste, essayons de comprendre la situation de manière autant que possible objective. Voici des observations à compléter concernant divers domaines : ils indiquent les défaites du colonialisme sioniste et les espérances pour une Palestine libre et démocratique.

Militaire

- L’armée et les services secrets sionistes colonialistes se vantaient d’être les meilleurs du monde en intelligence et en moyens matériels, à l’image des armées et services secrets des nations impérialistes et ex-coloniales.

Cette armée et ces services secrets sionistes révélèrent leur inefficacité devant une organisation armée de citoyens palestiniens disposant de moyens matériels très inférieurs, mais d’une intelligence nettement supérieure, s’inspirant des stratégies de résistance populaire victorieuse vietnamienne et algérienne.

- Depuis le 7 octobre 2023, l’armée coloniale sioniste se révèle incapable d’affronter une organisation de résistance palestinienne sans :

d’une part, 1) le soutien matériel et les conseils de l’oligarchie états-unienne d’abord, et le soutien matériel d’autres nations ex-coloniales, en particulier la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et l’Italie ; 2) le concours de mercenaires provenant d’autres pays ;

d’autre part : 3) l’inaction quand pas la complicité de la majorité des dirigeants arabes et musulmans, en particulier égyptiens qui maintiennent fermé l’entrée de Gaza par Raffa ; 4) même l’« Autorité palestinienne » dirigée par le Fatah reste inactive ; 5) seul le Yémen manifeste sa solidarité active avec la résistance palestinienne.

Ces faits montrent que le conflit en Palestine n’est pas de nature ethnique (Arabes contre Juifs) ni religieux (Musulmans contre Juifs) ni culturel « barbares contre civilisés », mais de nature coloniale : un État raciste d’apartheid occupe un territoire qui n’est pas le sien par le nettoyage ethnique1, soutenu par les autres États impérialistes et ex-coloniaux, et combattu par la légitime résistance du peuple palestinien dont l’O.N.U. reconnaît le droit à la lutte armée pour sa libération.

- L’État sioniste colonial prétend affronter une organisation terroriste islamiste.

Mais l’armée sioniste coloniale s’est démasquée par un terrorisme d’État déclaré : le massacre systématique de tout un peuple à Gaza, prouvant ainsi son manque total de respect des principes de guerre et son incapacité à affronter directement les militants de la résistance palestinienne.

- Les combattants de la résistance palestinienne comprennent comme branche principale, et non pas unique, le Hamas qui dispose d’environ 40 à 50.000 combattants, tous jeunes, bien préparés militairement et totalement décidés à vaincre ou à succomber en martyr.

La propagande sioniste coloniale a déclaré que l’armée d’occupation a tué environ 5.000 de ces combattants en plus de deux mois.

Où est la preuve de cette affirmation ? Les images de l’armée coloniale montrent uniquement sa soldatesque avancer sur une terre ravagée par les bombardements et tirer devant eux sans voir de résistants tués. Au contraire, les images publiées par la résistance palestinienne montrent des combattants tirer sur des objectifs de l’armée coloniale qui sont atteints, notamment des chars.

À supposer véridique le chiffre de 5.000 combattants palestiniens tués par l’armée coloniale, combien de temps lui faudrait-il pour tuer les autres 35 ou 45.000 combattants ?

- La stratégie sioniste génocidaire visait à vider la bande de Gaza de ses habitants, renouvelant ainsi la Nakba de 1948.

Mais le peuple de Gaza résiste malgré le très lourd prix en vies humaines, davantage solidaire avec sa résistance armée. En outre, l’opinion mondiale sensible à l’injustice s’agrandit et proteste de plus en plus, surtout dans la nation impérialiste U.S. et dans les nations vassaux ex-coloniales.

Propagande

- Elle présentait Israël comme le « petit pays courageux encerclé par de puissants et méchants pays arabes ».

Aujourd’hui, le monde constate que le « petit pays courageux » s’appelle Gaza, encerclé par de puissants et méchants pays qui permettent à l’armée coloniale sioniste de commettre un génocide au sens juridique du mot, génocide alimenté en armes par l’oligarchie impérialiste U.S., et soutenu par les oligarchies ex-coloniales.

- La majorité des médias israéliens et des nations qui soutiennent l’occupation coloniale de la Palestine manipulent les télé-spectateurs en prétendant que l’armée sioniste ne fait qu’utiliser le « droit à l’auto-défense ».

Cependant, qui privilégie les sources alternatives d’information a compris qu’Israël ne peut pas juridiquement invoquer ce « droit à l’auto-défense », car c’est un État occupe un territoire qui n’est pas le sien et dont la résistance, elle, a le droit à l’auto-défense pour se libérer de l’occupant colonialiste, droit reconnu par l’O.N.U.

- Les autorités coloniales sionistes pensaient vaincre la résistance palestinienne par les bombardements génocidaires sur Gaza.

Mais ces crimes de guerre : 1) ont renforcé la résolution du peuple palestinien à combattre le colonialisme sioniste ; 2) les images de ces crimes de guerre ont ouvert dans le monde les yeux d’une génération actuelle ; elle rappelle celle qui, en regardant à la télévision les crimes de l’agression impérialiste U.S. au Viet Nam, ouvrit les yeux et dénonça l’agression2.

1 Voir Ilan Pappe, Le nettoyage ethnique de la Palestine.

2 Dès le commencement du génocide sioniste actuel contre le peuple gazaoui, j’ai lancé l’exigence de création de Comités de Solidarité Palestine, voir http://kadour-naimi.over-blog.com/2023/12/creer-partout-des-comites-solidarite-palestine.html

 

Information

- L’État d’Israël se déclare respectueux de la libre expression, notamment informationnelle.

Pourquoi, alors, l’armée de cet État : 1) interdit aux journalistes et reporters indépendants une présence dans la bande de Gaza ? 2) a tué et continue de tuer de manière délibérée environ une centaine de journalistes et de reporters qui accomplissaient correctement leur travail de communication sur la guerre coloniale contre le peuple palestinien ? 3) le porte-parole en langue française de l’armée coloniale se rend chaque fois ridicule par sa grossière incapacité et par sa fasciste arrogance à rendre compte de la réalité de l’agression sioniste ?

- Le système « informationnel » sioniste et ses soutiens dans les nations impérialistes et ex-coloniales déploie tous ses moyens pour faire croire au « droit à l’auto-défense » d’Israël contre une agression terroriste palestinienne.

Cependant, la crédibilité de ce système « informationnel » a fini par se révéler mensonger. Exemple éloquent : la présentation de l’attaque de la résistance palestinienne du 7 octobre comme un simple acte de fanatiques palestiniens assoiffés de sang contre des Juifs innocents1. Exemple encore plus éloquent : la propagande sioniste est incapable d’expliquer la légitimité de répondre à l’attaque de la résistance palestinienne du 7 octobre par le génocide de plus de 20.000 civils palestiniens, accompagné de la coupure d’eau, d’électricité, d’interdiction d’entrée de toute aide nécessaire dans la bande de Gaza.

D’où les manifestations citoyennes dans les principales villes du monde, en particulier aux États-Unis et en Europe, pour dénoncer le génocide sioniste en Palestine et soutenir la résistance palestinienne pour une Palestine libre de tout colonialisme.

Histoire

- À propos de la conquête de la « Terre Promise », on lit dans le Deutéronome 2.34, 3.6, 20.16-18 :

« Nous nous sommes alors emparés de toutes ses villes, et nous en avons exterminé la population pour la vouer à l’Éternel, hommes, femmes et enfants, sans laisser aucun survivant. »

Cette stratégie ne reflète-t-elle pas toute l’action sioniste en Palestine, avant et après l’existence de l’État d’Israël jusqu’à l’actuel génocide dans la bande de Gaza ?

- La propagande sioniste présente l’Holocauste du peuple juif en Europe comme motif de création de l’État israélien, et les oligarchies impérialistes et celles ex-coloniales adhèrent à cette propagande.

Or, des survivants à l’Holocauste et certains de leurs descendants dénoncent l’instrumentalisation de cet Holocauste par les sionistes colonialistes2.

En outre, la vérité historique montre que le projet d’État israélien est le produit d’un plan colonial qui remonte à... 1907, élaboré par l’oligarchie coloniale anglaise. Voici ce qu’on lit :

« les peuples arabo-musulmans qui contrôlent de vastes territoires riches en ressources connues ou cachées, au carrefour des routes du commerce mondial, constituent une menace pour l’Europe et un obstacle à son expansion.

« Leurs terres sont les berceaux des civilisations et des religions humaines et ces peuples, unis par la foi, la langue et l’histoire, partagent les mêmes aspirations, aucune barrière naturelle ne peuvent les isoler les uns des autres… Si l’on considère les choses sérieusement, un corps étranger devrait être implanté au cœur de cette nation afin de l’empêcher de s’unir, de telle sorte qu’elle soit amenée à épuiser ses forces dans des guerres sans fin. Elle pourrait alors servir l’Occident pour atteindre ses objectifs convoités3

- La propagande sioniste présente toujours Israël comme victime, en confondant Juif, Sioniste, Sémite et Israélien : victime d’abord du nazisme, ensuite de l’antisémitisme, enfin des Arabes et des Palestiniens.

Cependant, les chercheurs israéliens et étrangers objectifs ont fourni les preuves attestant qu'avant et après la création de l’État sioniste en Palestine, la victime fut et demeure le peuple palestinien dans son ensemble, jusqu’au présent massacre, juridiquement un génocide accompagné de juridiquement crimes de guerre et contre l’humanité.

1 Lire https://www.jonathan-cook.net/2023-12-15/media-israel-7-october/

2 Voir « Des combattants légendaires du ghetto de Varsovie et anti-apartheid soutiennent la résistance palestinienne » https://reseauinternational.net/des-combattants-legendaires-du-ghetto-de-varsovie-et-anti-apartheid-soutiennent-la-resistance-palestinienne/

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Rédigé par Kadour Naimi

Publié dans #PEUPLE-DEMOCRATIE

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Publié le 29 Décembre 2023

Créer partout des Comités Solidarité Palestine !

Du Viet Nam à la Palestine

La Palestine actuelle est le Viet Nam du passé. Les personnes de ma génération se souviennent : notre adolescence reçut le baptême de la conscience internationaliste durant la résistance populaire vietnamienne. J’étais étudiant à Strasbourg dans les années 1966-19681.

Alors, nous découvrions avec stupeur et indignation la vérité : la prétendue « défense du monde libre contre le communisme », proclamée par l’oligarchie états-unienne, se révélait une criminelle guerre d’agression impérialiste, à la méthode de guerre nazie dans ses actions (napalm, massacres de villageois civils, punitions collectives, terre brûlée, etc.) et dans sa propagande inspirée de Joseph Goebbels : « Plus le mensonge est gros, plus il passe ». La majorité du peuple états-unien crut à ses représentants oligarchiques, à leurs médias, à ses intellectuels et artistes.

Quelques uns d’entre nous, au Comité Viet Nam de Base, proposâmes au camarade vietnamien, membre de notre Comité à Strasbourg, de rejoindre le Viet Nam pour combattre au coté des patriotes vietnamiens. Ce camarade nous remercia puis nous déclara : « Le peuple vietnamien est en mesure de se défendre tout seul, mais il apprécie un soutien extérieur pour démasquer la propagande impérialiste en révélant la réalité sur la résistance vietnamienne aux peuples des nations impérialistes ; bienvenue aussi à une aide matérielle. »

Au Comité Viet Nam de Base, j’apprenais à distinguer entre la propagande impérialiste et la vérité sur la résistance populaire vietnamienne ; ma conscience sociale, éthique, idéologique et politique s’améliorait. De ma conception patriotique nationaliste algérienne, acquise lors de la guerre de libération nationale de mon pays de naissance, je parvenais à une conscience internationaliste : le combat vietnamien n’était pas seulement national patriotique, mais s’inscrivait dans le combat de l’humanité entière pour se libérer de toute domination impérialiste, en particulier celle exercée par l’oligarchie états-unienne, chef de file des autres oligarchies vassales.

On sait combien de décennies dura la résistance du peuple vietnamien, combien elle endura de crimes de guerre commis par les armées impérialistes successives : japonaise, française, états-unienne. On connaît la menace de l’officier états-unien : réduire le Viet Nam à « l’âge de pierres ». On se souvient combien les bombes et le napalm se déversèrent sur le peuple vietnamien. Devant ces crimes de guerre impunis, je me rappelle nos moments de désespoir et la demande angoissée : « Le peuple vietnamien tiendra-t-il ? » On savait que s’enterrer sous terre représentait pour les combattants une manière de résister aux bombardements, qu’ils disposaient d’une direction militaro-politique ferme et clairvoyante, capable de transformer la faiblesse matérielle en force spirituelle, à son tour matérielle. Nous constations que le peuple états-unien prendrait conscience des crimes de « son » armée et commencerait à la contester seulement quand ses boys soldats tomberont sur le champ de bataille en un nombre retenu excessif. Telle est la conscience humaine : elle ne se réveille à l’injustice qu’après le versement de sang des membres de sa famille.

L’actuel siège du ghetto de Gaza par l’armée coloniale israélienne ne rappelle-t-il pas le siège du ghetto de Varsovie par les Nazis durant la seconde guerre mondiale ? Et la résistance actuelle du peuple de Gaza ne rappelle-t-elle pas celle du peuple de Stalingrad au cours de la même guerre mondiale ? Et les résistants juifs dans le ghetto de Varsovie, comme ceux ruses dans Stalingrad assiégée, ne furent-ils pas traités de « terroristes » par les Nazis ?

Les représentants des oligarchies impérialistes sont des cancres aveuglés par leur stupidité, enivrés par leur prétendue intelligence, incapables d’apprendre les leçons de l’histoire : est-ce un hasard si l’auteur de cette observation est le général vietnamien Giap, double vainqueur du colonialisme français puis de l’impérialisme états-unien ?… Rappel historique : pour les colonisateurs européens du territoire amérindien, « un bon Indien est un Indien mort », pour les impérialistes états-uniens « un Vietcong bon est un Vietcong mort », pour les colonialistes français « un bon Arabe est un Arabe mort », pour les colonialistes israéliens « un Palestinien bon est un Palestinien mort ». Seuls, les Amérindiens, impuissants à éliminer le colonialisme européen fort de ses armes et de sa perfidie, furent victimes de génocide, se virent contraints à parcourir le très douloureux « Chemin des larmes »2 pour survivre en pitoyables « indigènes » dans des « réserves ».

De la religion

Si le peuple palestinien se voit le mieux défendu par une résistance d’idéologie religieuse, à qui la faute ?… N’est-ce pas l’oligarchie israélienne qui encouragea sinon donna naissance à l’organisation Hamas pour contrecarrer celle laïque d’El Fatah ? Tandis qu’Al Fatah considérait l’occupation israélienne comme phénomène colonial, le Hamas voyait cette occupation d’abord comme phénomène juif anti-musulman ; cette dernière vision arrangeait les Sionistes parce qu’elle occultait l’aspect colonial. Ainsi, l’oligarchie israélienne, soutenue par son suzerain états-unien, suivi par ses vassaux européens, présente le conflit palestinien comme une opposition entre une nation « juive » et des nations « arabo-musulmanes ». N’est-ce pas Blinken, le ministre des Affaires Étrangères états-unien qui déclara lors de sa récente visite en Israël venir comme « juif », alors qu’en réalité il venait comme marionnette de ses maîtres oligarques états-uniens ?… Ne devient-il pas clair que le conflit en Palestine n’est pas d’ordre ethnique-religieux, mais entre colonisateurs contre colonisés ? Mettez fin à la colonisation, vous mettrez fin à ses conséquences religieuses, ethniques ou autres.

Celui qui voudrait une résistance palestinienne non à prépondérance religieuse, qu’il le démontre par son soutien à cette résistance au nom de son idéal laïc, qu’il montre ainsi la nature réelle du conflit : entre colonisateurs et colonisés. Que les premiers soient de religion juive et les seconds en majorité musulmane est une conséquence. La preuve ?… Avant la création de l’État israélien, des Juifs habitaient en Palestine sans problèmes au coté des Arabes palestiniens.

Ainsi on démasque la tactique propagandiste impérialiste-sioniste : elle cache l’enjeu véritable de la résistance palestinienne, un combat anti-colonial, pour faire croire à une prétendue opposition « civilisationnelle » : « civilisés » contre « sauvages », « Blancs » contre « hommes de couleur », « humains » contre « animaux », un langage inspiré de la propagande nazie de la « Race Aryenne Supérieure » contre les « Untermenschen » (« sous-hommes).

Remonter à la cause première

Scène de rue. Un passant voit un homme gifler un autre, et l’accuse pour son acte violent tandis que le giflé crie son innocence. Un autre témoin qui, de sa fenêtre, avait suivi la scène depuis son début intervint : « Non ! Le gifleur n’est pas à accuser pour son geste, car j’ai vu le giflé commencer, lui, à donner des tas de gifles, tellement de gifles que la victime, d’abord, tenta de convaincre l’agresseur de cesser sa brutalité, mais ce dernier continua à gifler l’autre qui, excédé, se vit contraint de se défendre, de la même manière, par une gifle contre l’agresseur. »

Signification de l’anecdote : pour juger d’un acte, il est indispensable de remonter à sa cause première, autrement on se trompe et on commet une injustice. D’où la question : quelle est la cause première des actions de violence de la part de Palestiniens ?… Les violences israéliennes. Cela commença quand les Sionistes décidèrent de créer un « foyer juif » en Palestine. Pour y parvenir, ils commirent une série de crimes de guerre contre le peuple palestinien jusqu’à le contraindre à l’abandon de ses maisons et de ses terres, pour fuir comme réfugiés hors de sa patrie, en suivant, comme les Amérindiens, son « Chemin des larmes », qu’il appela Nakba (catastrophe), et survivre dans les « réserves » concédées par le colonialisme sioniste vainqueur.

Cependant, le peuple palestinien n’est pas la seule victime du sionisme colonialiste. Une partie du peuple juif, elle aussi, fut et en demeure la seconde victime. Explication : l’oligarchie sioniste entreprit une immense manipulation psychologique, basée sur une interprétation opportuniste de l’Ancien Testament, pour convaincre les Juifs d’Europe d’aller en Palestine, leur déclarant « C’est une terre sans peuple pour un peuple sans terre ». Il y eut, aussi, une seconde manipulation qui visa les Juifs idéalistes : les dirigeants sionistes leur firent briller l’utopie du socialisme des kibboutz. Troisième argument : offrir une terre d’asile aux survivants de la « solution finale » nazie, ce qui satisfaisait les intérêts allemands et européens qui se voyaient, enfin, sans trop de Juifs sur leur territoire : « Bon débarras chez les Arabes ! »

Alors, des Juifs vinrent en Palestine, pour divers motifs : asile pour les survivants de l’Holocauste, légitime « retour » biblique, création d’une communauté fraternelle socialiste. Et tous étaient dirigés par la nouvelle oligarchie sioniste coloniale, avec le soutien de la finance capitaliste internationale correspondante. Et voilà une enclave d’un colonialisme sous nouvelle forme au sein du Moyen-Orient : un État nommé Israël, dont l’oligarchie s’enrichit, se gonfla d’orgueil et d’arrogance pour elle-même, de mépris et d’exactions pour les vaincus, les Palestiniens… Quelle réussite du « génie occidental » ! Ovation de Machiavel.

Conclusion : la paix en Palestine exige la fin du colonialisme et la reconnaissance ses droits légitimes du peuple palestinien.

On peut retourner encore plus loin dans le passé à la recherche d’une cause originelle. Qui, le premier, réduisit des Juifs à un peuple méprisé, dominé, exploité ? N’est-ce pas les premiers Évangélistes ? Après eux, qui contraignit les Juifs à vivre dans un ghetto avec interdiction d’exercice de certains métiers ? N’est-ce pas les Européens ? Quand les Nazis entreprirent leur « solution finale », qui refusa aux Juifs survivants (pas les riches, les pauvres) un asile, pour les envoyer plutôt en Palestine ? N’est-ce pas les Européo-états-uniens, avec l’accord, hélas ! de l’Union « soviétique » ? Qui, aujourd’hui, utilise le territoire israélien comme « tête de pont », « poste avancé », « barrière de la civilisation occidentale » aux portes de l’Asie « barbare » ? N’est-ce pas les Sionistes et leur suzerain états-unien, avec l’appui de ses vassaux européens ?… Dès lors, qui sont les vrais responsables de la situation actuelle en Palestine, avec un peuple colonisateur et l’autre colonisé ?

Au sein de la Bête

Devant les crimes actuels d’inspiration nazie (qui croit exagéré cet adjectif, qu’il consulte les faits historiques jusqu’à l’actuel bombardement massif de Gaza) de l’armée colonialiste israélienne, il est temps de former des Comités Palestine de Base partout dans le monde, en particulier dans les nations dominées par une oligarchie impérialiste. Comme durant la résistance vietnamienne, les Comités Palestine de Base revêtent une extrême importance. Ils montreront que le conflit en Palestine n’est pas entre Juifs (ou Judéo-chrétiens) contre Musulmans, d’« Occidentaux » contre « Arabes ». Vous vous souvenez des « museaux jaunes », expression des impérialistes européens puis états-uniens pour désigner les Asiatiques, chinois puis vietnamiens ? Vous vous souvenez des « fellaghas », terme des colonialistes français pour parler des résistants algériens ?… Pour les colonialistes israéliens, les résistants palestiniens sont pis encore : des « animaux », dixit le ministre sioniste de la défense.

Les Comités Palestine de Base doivent démasquer les fausses « démocratie » et « liberté d’expression » des oligarchies impérialistes ; ainsi, ils montreront que des citoyens de ces nations ne cautionnent pas, par leur silence ou leur vote, les crimes de leurs dirigeants nationaux, mais déclarent « Not in our name ! » (Pas en notre nom).

On peut comprendre que ces citoyens honnêtes de nations impérialistes soient restés inactifs avant le 7 octobre 2023. Alors, le peuple palestinien semblait incapable de résister suite à l’abandon général qui tendait à l’effacer comme peuple.

Mais le 7 octobre 2023 rappela que le peuple palestinien existe encore. Mieux ! Pour la première fois, il démontra plusieurs nouveautés : 1) Israël n’est pas l’État Super-Puissant Invincible, mais souffre de failles militaires, désormais sa survie nécessite le secours des porte-avions de son suzerain états-unien ; 2) le combat n’est plus sur la terre d’autres pays arabes ou sur le territoire occupé, mais sur le territoire israélien ; 3) le combat n’est plus entre armées arabes et armée israélienne, mais entre la résistante palestinienne et l’armée israélienne ; 4) si des dirigeants de pays arabes et/ou musulmans ont vendu la cause palestinienne en échange de vils intérêts matériels, le peuple palestinien, lui, est capable de poursuivre sa résistance avec succès ; 5) si les dirigeants de l’Autorité palestinienne ont trahi la cause du peuple qu’ils sont censés représenter, d’autres organisations de ce peuple sont en mesure de poursuivre la résistance avec succès.

Vues les mesures liberticides dans les nations dominées par des oligarchies impérialistes, la constitution de Comités Palestine de Base rencontrera une répression plus ou moins pesante de la part des autorités dominatrices. C’est le prix à payer pour montrer la solidarité internationaliste entre les peuples, vitale pour le salut de l’humanité. Juifs et Arabes, Musulmans et Chrétiens, religieux et laïcs, Israéliens et Palestiniens, « Occidentaux » et « Orientaux », tous les humains traités en « animaux » doivent comprendre : 1) qui est leur ennemi commun : les oligarchies coloniales, néo-coloniales, impérialistes dirigées par leur suzerain états-unien ; 2) qui est leur ami : toute personne, sans distinction de « race », de croyance, de couleur de peau, qui agit pour un monde de réelles liberté, égalité et solidarité.

Un pas consiste à créer des Comités Palestine de Base partout dans le monde, pas seulement pour porter une aide à la résistance palestinienne, mais à l’humanité entière et, par conséquent, à soi-même comme individu membre de cette humanité. Que vaut la musique d’une vie si elle n’existe pas dans la symphonie de la dignité humaine ?

1Un mai libre et solidaire : La traversée de 68 par un jeune Algérien, Éditions Atelier de Création Libertaire, Avril 2018

2 Voir le film « Cheyenne Autumn » de John Ford.

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https://reseauinternational.net/creer-partout-des-comites-palestine-de-base/

18 octobre 2023

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18 octobre 2023

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Rédigé par Kadour Naimi

Publié dans #PEUPLE-DEMOCRATIE

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Publié le 25 Décembre 2023

Interrogatoire d'un citoyen algérien par l'armée coloniale française durant la guerre de libération nationale algérienne

Interrogatoire d'un citoyen algérien par l'armée coloniale française durant la guerre de libération nationale algérienne

Durant cette période où le peuple palestinien assène aux colonialistes sionistes la leçon qu’ils méritent, la seule qu’ils comprennent, j’examine de nouveau cette déclaration d’Albert Camus :

« Je crois à la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice1. »

Cette manière sophiste et byzantine de parler signifie en réalité ceci : croire à la justice rendue aux opprimés, dans ce cas les Algériens colonisés, vient après la défense d’une mère qui fait partie de la population des oppresseurs. Qui objecterait que cette mère est de condition modeste n’enlève rien à sa position sociale : faire partie de la population coloniale et bénéficier des miettes concédées par l’exploitation coloniale.

Un colon sioniste israélien, qui se prétendrait « démocrate », « libéral », « progressiste », « humaniste », etc., ne raisonne-t-il pas de la même manière ? Avant de croire à la justice qui défend les mères palestiniennes, ce colon défend d’abord sa mère à lui, donc, au détriment des mères palestiniennes.

Cette position explique la situation actuelle en Palestine occupée : pour la majorité de la population israélienne et pour la majorité de ceux qui la soutiennent dans la sphère capitaliste occidentale, quelques « mères » tuées par la résistance palestinienne (ce qu’une enquête internationale objective devrait prouver) justifie le génocide de milliers de mères palestiniennes.

Quant à ceux qui accordent à la citation sus-mentionnée de Camus une interprétation qui donne une image « démocrate », « libérale » et « humaniste » à Camus, voici ce qu’il écrivit lui-même, et cela pendant que l’armée coloniale française massacrait la population civile algérienne et les patriotes combattants pour libérer l’Algérie du colonialisme, patriotes qui comprenaient une minorité de Juifs et de citoyens d’origine européennes notamment française qui considéraient, eux, que la défense de la justice contre le colonialisme primait sur leurs « mères » :

« En ce qui concerne l’Algérie, l’indépendance nationale est une formule purement passionnelle. Il n’y a jamais eu encore de nation algérienne. Les juifs, les Turcs, les Grecs, les Italiens, les Berbères auraient autant de droit à réclamer la direction de cette nation virtuelle. Actuellement, les Arabes ne forment pas à eux seuls toute l’Algérie. L’importance et l’ancienneté du peuplement français en particulier suffisent à créer un problème qui ne peut se comparer à rien dans l’histoire. Les Français d’Algérie sont eux aussi et au sens fort du terme des indigènes. Il faut ajouter qu’une Algérie purement arabe ne pourrait accéder à l’indépendance économique sans laquelle l’indépendance politique n’est qu’un leurre. (...)2 »

Remplacez « Juifs, Turcs, Grecs, Italiens, Français d’Algérie » (Camus aurait pu ajouter les Romains et les Vandales) par « Juifs israéliens », puis « Arabes » par « Palestiniens », et vous aurez l’argumentation sioniste colonialiste en ce qui concerne la Palestine.

Notons la spécification : « Les Français d’Algérie sont eux aussi et au sens fort du terme des indigènes. » Tiens ! Tiens ! De toute mon existence pendant l’époque coloniale, seuls nous, les Algériens (Arabes et Berbères confondus) étions catalogués comme « indigènes », même nos écoles, administrativement citoyens de seconde zone. Décidément, Camus s’aide de sophisme et de byzantinisme pour légitimer son illégitime position.

Par chance, le Dieu de l’Ancien Testament ne promit pas l’Algérie comme Terre Promise aux Français. Cependant, comme les Juifs testamentaires au pays des Cananéens, les Français conquirent l’Algérie par le fer et le sang dans le but du génocide de la population autochtone, à la manière des Amérindiens, pour installer leur auto-déclarée « civilisation », c’est-à-dire un système où l’oligarchie coloniale s’enrichit avec le concours du reste des colonisateurs, au détriment des « indigènes » : les « Arabes » et les « Berbères ».

Notons également, dans le texte de Camus, la subtile opposition entre « Berbères » et « Arabes » : diviser pour régner. Malheureusement pour lui, « Arabes » et « Berbères », malgré des problèmes entre eux, combattaient comme Algériens l’ennemi commun colonialiste.

À propos de « mère », un Algérien d’origine espagnole préféra la justice à son père adoptif : le premier se nommait Jean Sénac-Yahia Lahouari et le second… Albert Camus. D’où la rupture entre les deux, à l’honneur de l’enfant adoptif, auteur du magnifique et significatif recueil « Matinale de mon peuple ». Sénac ne souffrait pas du complexe de supériorité du « petit blanc pied-noir », comme les Juifs installés en Palestine après la Nakba de 1948 se croient, eux aussi, « civilisés » par rapport aux Palestiniens qu’ils ont colonisés et que l’un des dirigeants sionistes considéra des « animaux ».

*

Mais, objecteraient les défenseurs de l’écrivain Camus, et sa littérature qui eut l’honneur du prix Nobel ?… Edward Saïd note dans les romans de Camus vis-à-vis des Algériens :

« une absence remarquable de remords ou de compassion. (…) Ses romans et nouvelles racontent les effets d’une victoire remportée sur une population musulmane, pacifiée et décimée, dont les droits à la terre ont été durement restreints. Camus confirme donc et raffermit la priorité française, il ne condamne pas la guerre pour la souveraineté livrée aux musulmans algériens depuis plus d’un siècle, il ne s’en désolidarise pas. (…) on fait de sa fidélité à l’Algérie française une parabole de la condition humaine. Tel est encore le fondement de sa renommée sociale et littéraire3. »

Et tel est le fondement de la renommée sociale et littéraire de ceux qui présentent le colonialiste invétéré Albert Camus comme « humaniste », « libéral », « démocrate », « progressiste ». Les chiens de garde de tout système exploiteur se présentent toujours avec le plus plaisant maquillage : Liberté, Démocratie, Droits de l’Homme et de la Femme, Culture, Civilisation… mais toujours à l’avantage de l’exploiteur, et si l’exploité conteste, bombes ! bombes ! bombes ! au napalm, au phosphore sur les « animaux à deux pattes ». Les Européens commencèrent à l’époque des « découvertes » du « Nouveau Monde », et leurs descendants continuent de manière identique : les meilleurs mots à la bouche et l’utilisation des armes les plus meurtrières contre les envahis luttant pour leur dignité.

*

Concluons.

La phrase de Camus sur la « mère » présente un mérite ; cette opinion révèle la duplicité de la mentalité coloniale : ma « mère », autrement dit mes intérêts de colonisateur avant toute justice.

Par principe, toute « mère » est égale à une autre, mais une « mère » qui fait partie d’une population colonialiste ne devrait-elle pas renoncer à sa position exploiteuse au nom de cet autre principe : respecter l’indépendance des « mères » du pays conquis par les armes ? Comment ?… En quittant ce pays ou, si la « mère » le considère sien, s’allier aux colonisés et combattre contre les colonisateurs.

1Cité par Dominique Birmann, article Albert Camus a exposé aux étudiants suédois son attitude devant le problème algérien, quotidien Le Monde, 14 décembre 1957. Confirmation par Camus de sa déclaration ici : http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3A%2F%2Fsinedjib.wordpress.com%2F2013%2F11%2F14%2Falbert-camus%2F, vu le 23.1.2017.

2 Cité par Edward W. Said, article Albert Camus, ou l’inconscient colonial, mensuel Le Monde diplomatique, in http://www.monde-diplomatique.fr/2000/11/SAID/2555#nh7

3 Idem.

Publié in

https://www.algeriepatriotique.com/2023/12/20/albert-camus-de-la-justice-et-de-la-mere-en-temps-de-colonisation/

18 décembre 2023

https://tribune-diplomatique-internationale.com/2023/de-la-justice-et-de-la-mere/

20 décembre 2023

https://reseauinternational.net/de-la-justice-et-de-la-mere/

25 décembre 2023

 

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Rédigé par Kadour Naimi

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Publié le 14 Octobre 2023

Pour la fin des oligarchies européo-états-uniennes

Est-ce un hasard si l’héroïque et exemplaire action des patriotes palestiniens contre le criminel (« appelons un chat un chat / et un fripon un fripon », Boileau) colonialisme sioniste rappelle l’autre héroïque et exemplaire action, celle du Têt en 1968, de la résistance populaire vietnamienne contre le criminel des criminels impérialismes, celui états-unien ? Certes, l’offensive du Têt coûta au peuple vietnamien beaucoup de morts, ne déboucha pas sur la victoire, mais cette opération constitua le jalon symbolique ; il aboutit à chasser du pays de manière honteuse l’armada impérialiste « démocratique » en paroles, nazie en actes.

Un étonnement étonne : celui des personnes qui reconnaissent le droit légitime des Palestiniens à combattre le colonialisme sioniste israélien, mais sont surprises par la réaction des dirigeants « occidentaux » qui, d’une seule voix, accusent les Palestiniens de « terroristes », de « sauvages » et considèrent les Israéliens d’ « innocentes victimes » qui doivent « défendre leur nation, leurs soldats et leurs civils ». Mais jamais ces « Occidentaux » ne rappellent que cette nation « la seule démocratie au Moyen-Orient » est née dans le sang du peuple palestinien, continua à exister dans le sang du peuple palestinien, veut se perpétrer dans le sang du peuple palestinien… comme les nations européennes se sont enrichies dans le sang des peuples agressés, comme la nation états-unienne est née et s’est perpétuée dans le sang des peuples amérindiens. Un sanguinaire peut-il reconnaître son crime ?

Et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, ne doit-il pas s’appliquer au peuple palestinien ? Et les résolutions de l’O.N.U reconnaissant le droit du peuple palestinien à un État autonome, pourquoi reste-t-il un bla-bla-bla sans application ?

Depuis le commencement de l’humanité

Dans l’histoire de l’espèce humaine, depuis l’apparition du premier individu dominateur-exploiteur, du premier clan dominateur-exploiteur, de la première oligarchie dominatrice-exploiteuse, de la première nation dominatrice-exploiteuse, ne constate-t-on pas le même scénario ?… Les dominateurs-exploiteurs agressent, massacrent, génocident, holocaustent en proclamant, la main sur le cœur de prédateur, agir, selon l’époque historique, au nom de « Dieu », de la « Civilisation », de la « Démocratie », de la « Liberté », de la « Vie », de la « Nation », de la « Patrie », de l’« Ordre », des « Règles », et ils accusent leurs victimes d’être des « hérétiques », « barbares », « sauvages », « totalitaires », « terroristes », sans-patrie, anarchistes, schizophrènes. Toujours la même rengaine depuis l’apparition de la domination : les criminels se proclament « libérateurs » et stigmatisent leurs victimes comme « oppresseurs ». Rien de changé sous le soleil.

Depuis cinq siècles

Sauf ceci : depuis cinq siècles, les « Blancs Civilisés et Chrétiens d’Europe », plus exactement leurs oligarchies dominantes-exploiteuses, ne se contentèrent plus de sucer le sang et la sueur de leur propres peuple, ils cherchèrent à sucer le sang et la sueur d’autres peuples. Ces oligarchies vampires finirent par « découvrir » les terres de la planète où ils agressèrent, massacrèrent, génocidèrent, holocautèrent, réalisèrent la « solution finale » de peuples entiers, s’emparèrent de leurs terres, du contenu de ces terres, et réduisirent en esclavage la partie de peuple nécessaire comme main d’œuvre.

Parmi les peuples européens, une toute petite minorité dénonça ce colonialisme et refusa de profiter du butin volé par des crimes contre l’humanité.

Ce qu’on appelle les États-Unis furent l’avatar le plus moderne de ce crime des oligarchies européennes contre l’humanité, l’avatar le plus sanguinaire, le plus cynique : né dans le crime contre les peuples indigènes, il a continué à exister dans le crime contre la partie prolétaire-paysanne de son territoire, et dans le crime contre d’autres peuples.

Puis se créa Israël, le dernier phénomène colonialiste, « le poste avancé de la civilisation occidentale au Moyen-Orient », imposé par le terrorisme des groupes Stern et Haganna, avec la complicité des vainqueurs de la seconde guerre mondiale, légitimé par la tragédie de la « solution finale » dont furent victimes les Juifs de la part d’oligarchies européennes, et qui, depuis sa naissance, poursuit son expansion territoriale par une nouvelle forme de « solution finale » contre le peuple palestinien. Soixante quinze ans d’oppression, d’accaparement forcé de terres, de maisons, d’eau, de profanation de mosquées, de refus de reconnaître un État à ce peuple, de violation du Droit international, de mépris pour les décisions de l’O.N.U., jusqu’à l’apartheid actuel. L’habituelle arrogance coloniale, l’habituel mépris pour les « indigènes », l’habituelle indignation devant leurs révoltes « sauvages ».

Oligarchies européo-états-uniennes

Confucius attira l’attention sur la nécessité d'employer les mots corrects. Boileau précisa : « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement ». En effet, les mots pertinents permettent une compréhension exacte de la réalité, une action judicieuse.

Dès lors, pourquoi des auteurs sérieux, anti-impérialistes, utilisent « Occident » ou « Occident collectif » ? Bien entendu, ça fait moderne, post-moderne, chic ! Ça donne l’impression d’intelligence élitaire.

Ces auteurs ne comprennent-ils pas que « Occident » ou « Occident collectif » ne signifient rien ? Pis encore, ces mots servent les impérialistes pour semer la confusion, manipuler, présenter les conflits en termes géographiques ou « civilisationnels » (voir l’idéologue impérialiste Samuel Huntington). Le nom exact des dominateurs-exploiteurs de la planète est : « oligarchies européo-états-uniennes ». On objecterait : Et le Japon, la Corée du Sud, Taïwan ?… Des oligarchies nationales laquais des oligarchies impérialistes.

Celui qui hausserait des sourcils ironiques devant les expressions « dominateur-exploiteur » et « dominé-exploité », en les considérant comme passées de mode, hausserait-il encore ses sourcils en considérant comme passés de mode les mots tels  équation, atome, oxygène ? Autrement dit, quand un mot définit correctement une réalité, pourquoi le changer ?

Le présent du passé

Meli. - Et comment pourraient coïncider nos intérêts : nous faits esclaves et vous à nous dominer ?

Athéniens. - À vous reviendrait la fortune de vivre en sujets, avant de souffrir des châtiments plus cruels : et pour nous ce serait un gain de ne pas vous avoir anéantis. (Thucydide, La guerre du Péloponnèse).

... la maigreur qui nous afflige, le spectacle de notre misère, est un inventaire qui montre leur opulence ; notre détresse est profit pour eux. [...] Ils nous laissent mourir de faim quand leurs magasins regorgent de grains, font des édits en faveur de l'usure pour soutenir les usuriers, rejettent chaque jour quelque acte salutaire établi contre les riches, et promulguent des statuts chaque jour plus vexatoires pour enchaîner et asservir les pauvres. Si les guerres ne nous dévorent pas, ils s'en chargeront. (Shakespeare, Coriolan).

Par la mémoire du passé, le présent se comprend, se prépare le futur. Les oligarchies européo-états-uniennes, avec le consensus de la partie de leurs citoyens qui en profitaient, se sont développées par : 1) la répression des droits légitimes de la partie travailleuse exploitée de leur nation, 2) l’agression impérialiste contre d’autres peuples de la planète.

Ainsi naquit l’hégémonie prédatrice des oligarchies européennes. Leur esprit retors transforma l’invention de la poudre, utilisée par les Chinois pour fabriquer des feux d’artifice, en poudre à canon pour mater la révolte de leur classe laborieuse exploitée, et agresser d’autres peuples. Ainsi, ces oligarchies européennes s’enrichirent au détriment de leurs classes travailleuse et d’autres peuples du monde.

Quand la classe travailleuse européenne se révolta pour réclamer une part du butin impérialiste, les oligarchies se virent contraintes de concéder les miettes : elles transformèrent les syndicats en complices, et les idéologues et propagandiste des médias en chiens de garde.

Rappel. Le colonialisme français en Indochine prit fin par la magnifique épopée vietnamienne de Dien Bien Phu ; le même colonialisme en Algérie prit fin par la guerre de libération algérienne et sous la pression des familles françaises dont les fils étaient tombés sur le champ de bataille contre les résistants algériens ; l’agression impérialiste états-unienne au Vietnam prit fin par la victoire militaire du peuple vietnamien et sous la pression des familles états-uniennes dont les fils tombèrent sur le champ de bataille. Qu’est-ce à dire ?… Que le peuple israélien reconnaîtra le droit des Palestiniens à une patrie quand les familles israéliennes verront leurs enfants soldats ou civils victimes à leur tour des victimes palestiniennes, militaires et civiles, de l’oppression coloniale israélienne.

Les dominateurs-exploiteurs comprennent un seul langage, celui de la violence : quand ils sont forts, ils l’utilisent sans état d’âme ; quand cette violence s’exerce comme contre-violence à leur détriment, ils s’y plient. Tout leur vocabulaire sur la « paix » est romain antique : la pax romana, la domination par les armes.

Inutile, stupide, naïf s’étonner des proclamations outrées des représentants politico-médiatiques des oligarchies prédatrices. Ils jouent leur infâme rôle, payés pour bien l’accomplir.

Aux défenseurs des intérêts des peuples de démasquer ce rôle afin que les gens manipulés découvrent la tartuferie, la comprennent comme intrinsèque à ces carnassiers aux visages humains, aux sourires de crocodile, aux yeux de tigre affamé de richesses illimitées.

Par conséquent, s’étonner de l’hypocrisie des marionnettes des oligarchies laisserait croire à l’existence d’une conscience chez ces marionnettes, d’une sensibilité à la justice, d’un sens de la vérité… Peut-on attendre d’un psychopathe un raisonnement sain, le remords ?… La cruauté est son mode opératoire, l’arrogance sa justification, le déni son langage : « réduire le Viet Nam à l’âge de pierres ! » menaçait un haut officier états-unien ; se comporter en « chien enragé » à craindre, déclara le général Moshé Dayan, « Shock and Awe » (Frappe et Terrorise) se nommait l’opération de bombardements de l’aviation anglo-états-unienne sur l’Irak, « Chaos créatif », entendons guerre et souffrances, s’appelle la stratégie états-unienne actuelle pour créer l’« Ordre » nouveau « selon les règles », imposé par l’oligarchie hégémonique états-unienne. La mentalité carnassière du capitalisme, dans sa phase impérialiste, dépasse en cruauté et en cynisme toute les dominations précédentes. Que sont les massacres d’Attila en comparaison des bombes d’Hiroshima et de Nagasaki ?

Le Minotaure, ça dit quelque chose ?… Il ne pouvait vivre qu’en dévorant des êtres humains. De tout temps et partout, les dominateurs-exploiteurs, au sein de leur nation comme contre d’autres nations, agissent de la même manière : ils clament haut et fort la défense de leurs existence, « niveau de vie », « way of life », « développement », « richesses », « progrès », « culture », « civilisation », « démocratie », « liberté », etc, en occultant que cette défense est en réalité une attaque contre les mêmes valeurs niées aux peuples dominés-exploités. L’enrichissement des uns provient de l’appauvrissement des autres, le premier assuré par la violence des armes, légitimé par les lois instituées par le plus fort et le langage adéquat. Durant le génocide des peuples amérindiens, les colonisateurs européens appelaient « victoire » leurs massacres de résistants indiens, et « massacres » les victoires de ces derniers. Partout, les dominateurs appellent « légitime défense » leurs exactions, et « terroristes » ceux qui les combattent.

Alors, les Macron, Biden, Netanyahou et autres marionnettes, mises là où elles sont par les maîtres de leurs oligarchies financières respectives, faut-il s’étonner de leurs jacassements de perroquets ? S’il faut s’étonner, ce n’est pas de leur soutien unanime au criminel colonialisme sioniste en Palestine, mais constater que la bête impérialiste enfante toujours, tant qu’elle n’est pas neutralisée par la lutte des peuples pour la dignité humaine.

Veut-on constater jusqu’où ose le cynisme des oligarchies en question ?… Jéhovah aurait autorisé les Juifs à massacrer les Cananéens pour occuper leur territoire, les colonialistes romains ont chassé les Juifs de Palestine, les Européens les ont ostracisés dans des ghettos, puis tenté de résoudre le problème par la « solution finale » dans les fours crématoires, les mêmes européens refusèrent d’accueillir les rescapés dans leur pays, ils leur « offrirent » le retour en Palestine, décrétée « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ».

Et quand le peuple palestinien proteste par des moyens pacifiques, il est réprimé dans le sang ; s’il résiste par les armes, il est taxé de « terroriste » et bombardé dans ses lieux d’habitation, avec la bénédiction des représentants des « démocraties », entendons des oligarchies impérialistes et leurs vassaux. Jusqu’au sinistre Zelenski : il dénonce les combattants palestiniens comme « terroristes », mais lui terrorise sans problème les Russophones du Donbass.

Le peuple palestinien poursuit la lutte des peuples pour leur libération des oligarchies coloniales. Ironie de l’histoire : une partie du peuple qui fut menacé de disparition totale par les nazis est devenu celle qui menace le peuple palestinien de disparition totale. Et les oligarchies européo-états-uniennes soutiennent l’agresseur comme « défense légitime » et dénoncent l’agressé comme « terroriste sauvage ».

Espérons que l’action « Ouragan d’El Aqsa » devienne l’offensive du Têt du peuple palestinien et, à travers lui, des autres peuples encore sous domination coloniale pour mettre fin au Minotaure européo-états-unien. Tant qu’il y a un dominé-exploité sur cette terre, la paix juste est impossible. Mandela constatait : c’est la violence du dominateur qui impose au dominé de réagir par la violence. Ne pas le comprendre, c’est naïveté ou complicité avec le dominateur. Norman Finkelstein le sait :

« Les larmes de crocodile ont commencé à couler sur les otages israéliens pris par les militants de Gaza. Mais Israël tient en otage les 2,1 millions d’habitants de Gaza, dont un million d’enfants, dans l’une des zones les plus densément peuplées de la planète depuis près de 20 ans. En fait, Israël est le seul pays au monde à avoir légalisé la prise d’otages1. »

Les colonialistes israéliens rendent les Palestiniens fous de rage, et quand cette rage se manifeste en actes de folie, les colonialistes israéliens continuent à accuser les enragés d’être enragés.

La violence est à déplorer, mais, hélas ! ainsi agissent les dominateurs. Les dominés peuvent-ils réagir autrement ? Avant de répondre, allez vivre à Gaza parmi les Palestiniens. Vous découvrirez l’infâme imposture des accusations de « terrorisme antisémite », d’« esprit pathologiquement anti-occidental », de « fanatisme islamique », de « sauvagerie arabe » ; vous verrez tomber les bombes du « démocratique » Israël qui les voudraient celles de Guernica pour « éliminer de la terre la vermine arabe »  ; vous saurez combien le « civilisé » Israël aimerait tend à réduire le ghetto de Gaza en ghetto de Varsovie : depuis longtemps, Gaza est condamnée à une prison à ciel ouvert, à présent on coupe à ses habitants l’eau, la nourriture, l’électricité, le gaz et on bombarde sa population ; aux autorités israéliennes manquent seulement l’édification de fours crématoires pour la « solution finale » du peuple palestinien.

Enfin, si vous allez à Gaza, vous constaterez combien un peuple est attaché à vivre dans la dignité, au point de lancer des centaines de ses combattants chéris dans un assaut sans possibilité de retour. Leur esprit ravive celui des révoltés de Spartacus. Le sanguinaire système esclavagiste finit dans les poubelles de l’histoire ; ainsi finira le sanguinaire système dominateur-exploiteur.

1 https://lecridespeuples.fr/2023/10/07/prise-dotages-gaza-a-appris-disrael-par-norman-finkelstein/

Publié in

https://reseauinternational.net/pour-la-fin-des-oligarchies-europeo-etats-uniennes/

11 octobre 2013

https://tribune-diplomatique-internationale.com/fin_des_oligarchies_europeo-etats-unienneskaddour_naimipalestineisraelhamas/

12 octobre 2023

https://www.algeriepatriotique.com/2023/10/13/pour-la-fin-des-oligarchies-europeo-etats-uniennes/

13 octobre 2023

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Rédigé par Kadour Naimi

Publié dans #AUTOGESTION, #PEUPLE-DEMOCRATIE

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Publié le 29 Juillet 2023

Pour un 1er Novembre linguistique  en Algérie

L’article de Khider Mesloub1 permet une réflexion sur la solution possible au problème linguistique en Algérie. Après une longue réflexion, une récolte d’informations et des séjours prolongés à l’étranger, j’ai examiné les principales réalisations en matière linguistique dans le monde ; le résultat est un essai avec des propositions pour l’Algérie2. En voici un bref compte-rendu.

Les nations, soumises à une domination linguistique étrangère se sont libérées de diverses manières.

1) Les intellectuels les plus importants d’un pays renoncèrent à la langue dominatrice et transformèrent leur dialecte populaire en langue à part entière sur tous les plans : littéraire, artistique, philosophique et scientifique. L’abandon du latin, langue dominante, a permis l’émergence de toutes les langues européennes sans exception, notamment français et anglais qui concernent l’Algérie.

C’est par la constitution des langues vernaculaires en langues à part entière que les Européens ont réalisé leurs diverses Renaissances dans tous les domaines sociaux. Ce qui manquait dans leurs langues vernaculaires fut pris du grec, du latin et même de l’arabe qui était, à l’époque, une langue scientifique et philosophique, outre que littéraire.

2) En Ouzbékistan, la langue dominante persane fut remplacée par la langue ouzbèke par Alisher Navoiy, connu également sous le nom de Nizâm-al-DDîn 'Ali-Shîr. Il fut le créateur de la littérature ouzbèke. Dans ce cas, dans la même personne s’incarnèrent l’écrivain et le politicien.

3) En d’autres nations, les intellectuels, cette fois-ci avec les dirigeants politiques du pays, ont abandonné la langue de l’ex-dominateur de leur nation et transformé leur dialecte national en langue à part entière. C’est le cas, en particulier, du Vietnam. À la libération du pays du colonialisme français, le chinois fut abandonné comme langue dominante au bénéfice de la langue nationale, et, davantage encore, sa transcription en caractères latins, pour en faciliter l’usage.

Déjà en 1971, je signalais dans La Fourmi et l’Éléphant, pièce théâtrale écrite de manière collective sous ma direction :

« COMBATTANT VIET MINH 2 (sortant un journal et y lisant)

« Le président du gouvernement provisoire (…) sur proposition du ministre de l’éducation nationale, décrète :

1. En attendant que soit créé un enseignement primaire obligatoire, l’enseignement de (la langue) quoc-ngu dorénavant sera obligatoire et gratuit pour tout le monde.

2. Dans un an, tous les Vietnamiens au-dessus de huit ans doivent savoir lire et écrire le quoc-ngu (…)

MILITANT.-

Ainsi la langue nationale va progresser ! »

4) Les intellectuels les plus importants et leurs dirigeants politiques ont amélioré leur langue plurimillénaire, et l’ont rendue plus accessible à leur peuple. Le chinois traditionnel (繁體, fántǐ) est devenu un chinois simplifié (简体, Jiǎntǐ). En outre, l’apprentissage de ce dernier idiome fut encore plus simplifié par la transcription des mots chinois en caractères latins en inventant le système pinyin. Ajoutons ce génie de la langue chinoise et sa supériorité sur toutes les autres langues3 : au lieu de s’inspirer d’idiomes comme le grec et le latin dans la formation des langues nationales européennes, la langue chinoise s’est constituée en inventant ses propres termes, y compris techniques. Exemples : train se dit 火车 (huǒchē, feu chariot, équivalent à chariot de feu), téléphone 电话 (diànhuà, électricité voix, équivalent à voix électrique), 电视 (diànshì, électricité vision, équivalent à vision électrique), internet 网络 (Wǎngluò, filet autour), etc.

Dans tous les cas mentionnés, soit un groupe d’intellectuels éminents, soit ces derniers en accord avec les dirigeants politiques de la nation, soit un lettré en même temps politicien se sont libérés d’une langue dominante pour transformer le dialecte de leur pays en langue à part entière, avec tout le succès désiré. Afin d’y réussir, il a fallu déposséder les castes élitistes de leurs privilèges, car c’est, avant tout, pour les maintenir que ces castes défendaient les langues dominantes : latin en Europe, persan en Ouzbékistan, chinois au Vietnam, chinois traditionnel en Chine. L’instrument linguistique est d’abord un problème de privilèges de caste : pour maintenir sa position dominatrice-exploiteuse, elle interdit l’instruction du peuple dans sa propre langue, plus aisée pour acquérir les connaissances favorables à l’émancipation sociale.

En Algérie, l’indépendance politique a vu tant les intellectuels que les dirigeants politiques opter pour deux choix opposés. Avant de les citer, écartons deux possibles malentendus. 1) L’auteur de ce texte a une double formation linguistique de base : arabe classique et française (y compris latine), acquise avant et juste après l’indépendance algérienne. 2) Toutes les langues et dialectes humains sont respectables, si elles servent leur peuple et constituent un instrument de communication solidaire entre les divers peuples, et non une arme impérialiste ou néo-coloniale pour asservir culturellement des nations.

Venons aux choix opposés en Algérie.

1) Les partisans du « trésor de guerre », autrement dit le maintien du français comme langue dominante de communication. Au vu des réussites des pays mentionnés plus haut, cette option algérienne, qu’est-elle, derrière un langage « révolutionnaire » et « patriotique », sinon une fanfaronnade d’impuissant intellectuel en ce qui concerne la langue maternelle, et une aliénation néo-colonisée révélant un mépris pour cette même langue maternelle ? Pourtant, le français s’affaiblit, dominé par la langue anglaise : le langage parlé devient un charabia où pullulent de plus en plus des termes anglais, et les revues scientifiques sont publiées de plus en plus en anglais.

2) Les partisans du « retour aux sources », autrement dit l’adoption de l’arabe classique, en présentant deux arguments : il est la langue des ancêtres arabes et du livre sacré coranique.

Or, beaucoup de nations musulmanes manifestent une excellente foi islamique en conservant leur langue nationale. Le plus grand de ces pays est l’Indonésie. Donc, la justification religieuse pour l’adoption de l’arabe classique en Algérie n’est pas pertinente. Quant à déclarer l’arabe classique comme langue des « ancêtres » ou des « sources », en Algérie la composante amazighe du peuple se reconnaît en ancêtres et en sources qui précèdent l’arrivée des Arabes. Il faut donc trouver la solution pour l’indispensable unité consensuelle du peuple algérien, d’autant plus que cette unité est de plus en plus menacée par divers agents locaux en relation étroite avec des agences impérialistes ou néo-coloniales.

Comme pour le français, la langue arabe classique est de plus en plus envahie par des termes anglo-saxons. Plus grave que le cas du français, l’arabe classique a régressé par rapport à l’époque où il constituait une langue de référence, régression telle que l’arabe classique est aujourd’hui momifié en formules conventionnelles et truffé de termes anglo-saxons jusqu’au ridicule du ridicule, par exemple, « professour » alors qu’existe أستاذ (oustâd), « tilifoune » alors qu’existe هاتف (hatif), « doctour » alors qu’existe طبيب (tabîb), etc.

3) Les thuriféraires de l’anglais. Avec eux, l’Algérie tombe de la poêle néo-coloniale française dans la marmite impérialiste états-unienne.

Dans ces trois cas, langue française, arabe classique et anglaise, les intellectuels et les dirigeants politiques algériens, bien que patriotes authentiques, le sont-ils dans le domaine linguistique, avec la définition nationale « démocratique et populaire » ?

En effet, quelles sont les langues du peuple algérien ?

1) L’arabe algérien. Le nommer « darijà » serait avaliser son usage péjoratif, voulu par les élitistes de la langue arabe classique. J’ai proposé « djazayria arabiya » (algérienne arabe) et « djazayria tamazighia » (algérienne tamazight). On peut gloser sur ces termes ; l’important est d’en débattre sereinement pour trouver les définitions adéquates et consensuelles.

2) Le tamazight, langue de la composante amazighe du peuple algérien. Ne le pratiquant pas cet idiome, je l’examine ici uniquement dans la problématique linguistique générale.

Quelle solution en Algérie ?… N’est-elle pas celle pratiquée par les intellectuels ou/et les politiciens des nations européennes, ouzbèke, vietnamienne et chinoise ? Autrement dit, se débarrasser de la fainéantise ou incapacité intellectuelle et de la mentalité néo-coloniale, et, pour y réussir, reprendre l’esprit indépendantiste du 1er Novembre 1954 en l’appliquant dans le domaine linguistique. Rappelons la déclaration du frère Larbi Ben Mhidi : La révolution pour la libération nationale est difficile, mais ce qui restera à faire après est bien plus difficile4.

Dès lors, pour que les intellectuels et dirigeants politiques algériens d’après l’indépendance nationale soient à la hauteur des prédécesseurs, ne faut-il pas que les premiers œuvrent pour obtenir l’indépendance également linguistique ? Cette exigence implique d’accorder la priorité aux deux langues du pays, la « djazayria arabya » et la « djazayria tamazight », et non pas recourir aux rapiéçages faciles mais destructeurs de la personnalité algérienne.

On connaît l’objection : les dialectes algériens ne sont là que charabia et insuffisance qui rendent ces dialectes incapables de transformation en langues à part entière. Eh bien, c’est exactement ce qu’affirmaient les « élites » partisanes du latin en Europe, pour condamner leurs langues vernaculaires. On constate les mêmes « arguments » : le latin est une langue à part entière et celle des textes sacrés évangéliques, tandis que les langues vernaculaires n’ont pas et ne peuvent pas disposer des termes adéquats pour constituer des langues à part entière. C’est ce « ne peuvent pas » qui est contestable : les réussites examinées plus haut le prouvent. La réaction des intellectuels et politiciens patriotes européens, ouzbèke et vietnamiens fut simple, claire et résolue : se mettre au travail pour améliorer leurs langues vernaculaires en langues à part entière. Ainsi, sont nées, comme déjà mentionné, les langues nationales de ces pays ; et les Chinois ont inventé in extenso les termes nouveaux nécessaires.

En passant, une observation. L’auteur de ces lignes a séjourné pendant une cinquantaine d’années dans d’autres pays que celui où il vit le jour, l’Algérie. Les autres nations connues sont très différentes : France, Belgique (langues francophone et néerlandophone), Italie (langue majoritaire et langues minoritaires) et Chine (langue majoritaire et langues minoritaires). En retournant en Algérie, j’ai ressenti avec un émouvant plaisir des enfants parler entre eux : leur arabe dialectal est pur, très agréable à entendre, sans quasi aucun terme étranger. Il en est de même de l’arabe dialectal constaté parmi les travailleurs manuels. Enfants et travailleurs manuels sont mes professeurs dans l’écriture de dialogues de théâtre ou de film. Ce n’est donc pas un hasard si le poète français Ronsard conseillait, pour transformer le patois en langue, de recueillir toutes les expressions techniques de travailleurs comme les forgerons, artisans, tisserands, ainsi que de vendeurs au marché de fruits, légumes et viandes.

Faut-il, - c’est mon cas - , avoir vécu très longtemps au sein d’autres peuples, qui ont réussi à transformer leur langue vernaculaire en langue à part entière, faut-il cette condition pour apprécier l’idiome vernaculaire de mon pays natif à sa juste valeur, au point de considérer vital, libérateur et possible sa promotion en langue à part entière ? Quel bonheur voir des Chinois parler le chinois, des Vietnamiens le vietnamien, des Italiens l’italien, des Belges francophones leur français et des Belges néerlandophones leur flamand, etc. N’est-il pas douloureux, de retour au pays, entendre les adultes de la partie arabophone employer un langage schizophrénique, mélange indigeste entre arabe, français, espagnol, anglais, jusqu’à l’expression « One, two, three, viva l’Algérie ! ». Dans ces mots, où est la langue algérienne ? Existe-t-il un autre pays au monde où les citoyens profèrent ce genre de galimatias néo-colonisé en guise de proclamation de fierté patriotique ?

Dans l’Algérie d’aujourd’hui, est-il logique de déclarer une légitime fierté patriotique dans le domaine politique, mais, en linguistique, ne pas œuvrer pour transformer les langues vernaculaires en langues à part entière ?… Il suffit d’imiter les réussites historiques auparavant signalées. Elles prouvent avec éclat la solution. Elle se réalisa presque en une seule génération.

C’est par la transformation de leur langue vernaculaire en langue à part entière que les nations ont construit leur développement dans tous les autres domaines. En Algérie, n’est-il pas temps, soixante années après l’indépendance, d’ouvrir finalement un débat serein, objectif et constructif entre intellectuels et dirigeants politiques pour donner sa pleine signification au projet d’Algérie nouvelle ? Ceux qui objecteraient que le moment n’est pas opportun, à cause de problèmes plus urgents, demandons : alors, pourquoi proposer l’introduction de l’anglais dans l’enseignement ? Les résultats négatifs des tentatives linguistiques précédentes ne suffisent-elles pas à ne pas persister dans l’erreur ? Quel débat scientifique parmi les experts linguistiques algériens a fourni les arguments convenables à l’introduction de l’anglais ? Est-on certain de ne pas être dans le cas « kaouyàr wa’tî la’ouàr » : roule (sous-entendu la semoule) et donne au borgne ?

2Librement disponible ici: https://www.kadour-naimi.com/f_sociologie_ecrits_langues_populaires.html

3 Je ne me prononce pas sur le sanskrit que j’ignore.

4Citation de mémoire.

Publié in

https://tribune-diplomatique-internationale.com/1er_novembre_linguistiquealgerie/

12 juillet 2023

https://www.algeriepatriotique.com/2023/07/13/contribution-de-kaddour-naimi-pour-un-1er-novembre-linguistique-en-algerie/#comments

13 juillet 2023

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Rédigé par Kadour Naimi

Publié dans #AUTOGESTION, #EDUCATION-CULTURE, #PEUPLE-DEMOCRATIE

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Publié le 15 Juillet 2023

De la violence sociale en régime oligarchique : cas de la France actuelle

Les actuelles manifestations de violence, d’abord l’assassinat prémédité d’un adolescent par un policier, ensuite les réactions populaires à ce meurtre, ces manifestations appellent certaines observations qui, à ma connaissance, n’ont pas été évoquées. Au-delà de la France, elles concernent d’autres nations du « monde libre » des « règles ».

La « tête » du corps social

Le poisson pourrit en commençant par la tête (sagesse populaire).

Un membre d’une police, normalement chargée du respect de la vie humaine, est fortement présumé d’avoir tué de sang-froid pour un délit mineur (vrai ou supposé). Cas isolé d’ordinaire « bavure policière » ? Et pourquoi pas manifestation de la bave d’un service étatique gangrené ? S’il l’est, qui en est responsable sinon la « tête » qui l’a conçu et le gère : l’État. Qui décide le choix des agents qui le gère ?… En régime oligarchique, la caste la plus puissante : les gangsters de la finance, par des élections où la démocratie est manipulée, de l’aveu même des banquiers1. En France, cette oligarchie a produit Pompidou et Macron, ex-employés de la banque Rothschild, devenus Présidents de la République.

Par conséquent, les violences sociales éclatées en France sont directement et en premier lieu causées par la forme de gestion sociale oligarchique des agents étatiques. Certains fournissent d’autres causes, en bonne foi naïve, ou, comme manipulateurs, pour focaliser des conséquences en guise de causes. On présente des carences particulières :

1) police de proximité absente dans les banlieues : le problème serait donc simplement de faire peur aux banlieusards ?2

2) école qui n’enseigne pas correctement : doit-elle endoctriner les élèves pour obéir aux actes de l’oligarchie ? Si l’école éduque et informe correctement, que produirait-elle sinon des citoyens conscients, donc critiques ? Ne serait-ce pas le suicide de l’oligarchie ?

3) parents qui n’éduquent pas correctement leurs enfants : des parents, eux-mêmes empêtrés dans une survie matérielle et psychique angoissante, peuvent-ils « éduquer » leurs enfants à « respecter les lois de la République », c’est-à-dire accepter leur situation de survie matérielle et psychique angoissante ?

4) immigration incontrôlée : n’est-elle pas gérée par les réseaux connus, surveillés ou manipulés par les organismes de surveillance des oligarchies ? Et les propriétaires d’entreprises comme les services publics n’ont-ils pas besoin de cette main-d’œuvre immigrée clandestine, totalement corvéable et sans droits ?

5) islam radical : n’est-il pas provoqué et manipulé par les « services » oligarchiques néo-coloniaux3 ?

6) banlieues abandonnées : ne le sont-elles pas par les agents étatiques, au même titre que les services de santé publique ?

7) Francis Lalanne est allé jusqu’à pointer comme agent des violences sociales en France les... « services de renseignements algériens », sans fournir de preuves ni même d’hypothèses4 ; n’aurait-il pas dû examiner cette hypothèse : si l’État français avait fourni les conditions de vie digne à tous ses citoyens, ces derniers pourraient-ils se laisser manipuler par des « services » étrangers ?

La « carence » qui, généralement, n’est jamais évoquée est celle-ci : la corrélation entre inégalité sociale et désordre social. Pourtant, un enfant à peine doté de discernement comprend aisément que l’injustice provoque la révolte, tandis que les « experts » rémunérés par l’oligarchie, eux, ne voient pas cette évidente, simple et logique corrélation. Pour eux, c’est une vulgaire assertion de « gauchiste ».

Pourtant, les banquiers états-uniens affirment au sujet des citoyens : « nous les manipulons pour qu'ils dépensent toute leur énergie sur des questions sans importance. » Ajoutons, aussi, sur des questions secondaires, conséquentes aux décisions prises par ces banquiers.

Une question se pose, alors. Certains l’accuseront de complotisme, cependant elle mérite d’être formulée comme hypothèse légitime : les gérants même du régime oligarchique en France n’ont-ils pas intérêt à provoquer ces violences sociales populaires, par l’intermédiaire de membres de leur police, afin de dévier l’attention des citoyens français en ce qui concerne les difficultés financières que subit l’État français : dette publique, fourniture de matériel militaire au régime ukrainien dans la guerre en Ukraine pour détruire la Russie, conformément au programme clairement exprimé5 ?

Les « bras » de la « tête » du corps social

Comment interpréter la cagnotte qui a récolté en cinq jours plus d’un million d'euros, en faveur non pas de la famille du jeune tué, mais du... policier présumé assassin ?… Simple solidarité citoyenne pour soutenir sa famille ? Et simple hasard que l’initiateur de cette opération soit un représentant d’extrême-droite, ancien porte-parole de campagne du natif « pied-noir » d’Algérie, Éric Zemmour, et, cerise sur le gâteau, - ô ironie ! ou farce ! - né Hossam Botros Messiha au Caire, et renommé Jean Messiha ?… Quelle intégration réussie d’un immigré !… Faut-il, alors, s’étonner de lire ceci : « si l’on en croit de nombreux médias, des groupes néonazis sont directement impliqués dans les troubles en France. Quelqu’un a-t-il réfléchi à cette question à l’Élysée ? Si ce n’est pas le cas, il est temps» ?6

Pourquoi ne pas interpréter cette cagnotte au policier comme un encouragement à la police, revendiqué par la partie fasciste, souterraine de l’oligarchie (les libéraux doivent maintenir un comportement respectable devant l’opinion publique), pour assassiner des jeunes français qui ont le tort d’être d’origine immigrée, notamment nord-africaine et musulmane, en garantissant au policier criminel une somme d’argent pour assurer à sa famille une confortable vie ?… « Tue du bougnoul ! Nous nous occuperons du reste. » Parler de cette cagnotte s’impose encore plus, quand on la rapproche d’une autre cagnotte, en faveur de Christophe Dettinger, gilet jaune qui se défendit par des coups de poing contre des policiers. Cette cagnotte-là fut... annulée par un tribunal. Eh, oui !… Comme quoi, « la justice est égale pour tous » au pays des « Droits de l’Homme »… oligarchique.

Revenons aux révoltes. Que voit-on ?… un déchaînement de violence, qui semble « spontané » de la part de « jeunes de banlieue », notamment d’origine arabo-musulmane, selon les vidéos qui montrent des jeunes commettre des actes de pillage en criant « Allah Akbar ! ». Ces images trop évidentes ne cachent-elles pas une réalité autre ?7 Ne sommes-nous pas dans la conventionnelle application de la règle « « diviser pour régner », avec production du « bouc émissaire » adéquat ?

Autre considération. Considérer la situation des banlieues comme simple mauvaise gestion de la part des agents étatiques, est-ce l’unique élucidation ?… Les uns parlent de renforcer la présence policière, donc répression. D’autres recommandent plus de financement dans les banlieues nécessiteuses, mais jeter des os à des affamés, est-ce une réelle solution ?… D’où la demande : la gestion des laissés pour compte ne serait-elle pas programmée : créer les facteurs d’élimination de « déchets » sociaux, inutiles au système productif de profit financier ?8

La « queue » du corps social

Se limiter à reconnaître les membres de l’oligarchie en cause première des violences sociales ne devrait pas aveugler sur une autre cause de ces violences. Il faut considérer les forces et faiblesses de l’adversaire (l’oligarchie), mais, aussi, les forces et faiblesses de ceux qui l’affrontent, à savoir toutes les organisations, associations, partis politiques, intellectuels, opérateurs de média, artistes, etc. qui veulent une répartition équitable des richesses nationales.

1 « Le capital doit assurer sa protection par tous les moyens possibles, grâce à notre union et à nos lois. Les dettes doivent être recouvrées et la valeur des hypothèques sur les actifs recouvrée le plus rapidement possible. Ainsi, lorsque par exemple des gens ordinaires perdent leur logement, ils deviennent plus dociles et sont plus facilement dirigés grâce au bras armé de l'État représenté par les principaux acteurs financiers. Ces vérités sont bien connues de nos représentants qui s'efforcent de créer un impérialisme pour gouverner le monde. Grâce au système de partis politiques qui divise les électeurs, nous les manipulons pour qu'ils dépensent toute leur énergie sur des questions sans importance. En agissant avec discrétion, nous garantissons la pérennité de ce que nous avons si bien planifié et accompli. » Association des Banquiers des États-Unis, 924. Les italiques sont les miens.

3Les fanatismes au service des États-Unis, Thierry Meyssan, https://www.voltairenet.org/article215414.html

4« Macron est en très mauvais terme avec l’Algérie ! Des informations circulent me poussant à poser cette question : les services de renseignement algériens participent-ils en coulisses à attiser, organiser et manipuler les émeutes en France ? »,

https://tribune-diplomatique-internationale.com/attaque_de_francis_lalanneservices_algeriensfrance/

5 « Le Grand Échiquier » de Zbigniew Brzezinski, https://www.les-crises.fr/le-grand-echiquier-de-zbigniew-brzezinski/

6Maria Zakharova, porte-parole du gouvernement russe,

https://reseauinternational.net/les-manifestants-en-france-utilisent-des-armes-fournies-par-loccident-au-regime-de-kiev-zakharova/

7Voir la vidéo « Émeutes : Un scénario écrit à l’avance… et les jeunes sont tombés dans le piège », https://reseauinternational.net/emeutes-un-scenario-ecrit-a-lavance-et-les-jeunes-sont-tombes-dans-le-piege/

8 « Dans la première moitié du XVIII siècle, dans toute l'Europe, les membres de la classe dominante se réunirent pour discuter le "problème démographique" à peine découvert et pour trouver les moyens de mettre en acte le mandat de Malthus, de façon à augmenter le taux de mortalité des pauvres : "Au lieu de recommander l'hygiène aux pauvres, nous devrons encourager les habitudes contraires. Dans nos villes nous devrons faire des rues plus étroites, faire mettre plus de personnes dans les maisons et favoriser le retour de la peste. Dans la campagne, nous devrons construire nos villages près de puits stagnants et nous devrons surtout encourager l'installation dans des zones marécageuses et insalubres", et ainsi de suite. » Theodore D. Haul, in The Scientific Background of the Nazi “Race Purification” Program, US & German Ethnic Cleansing Genocide, and Popolation Control, 1995. L’italique est le mien.

9

« La racaille étrangère dans la France-dépotoir :

On entre comme on veut,

On fait ce qu’on veut,

On ne sort que si l’on veut. »

Le Matin, 29 septembre 1937.

Tous ces contestataires de la gestion oligarchique, sont-ils présents ou absents dans les banlieues paupérisées où survit ce qu’un ex-immigré hongrois, devenu Président de la République, a osé l’outrecuidance d’insulter comme « racaille », le même substantif que celui utilisé par les ennemis des communards parisiens de 1870, et par la suite9.

Dans ces banlieues, difficile, très difficile est l’action de désaliénation mentale et d’encouragement à une pratique citoyenne autogestionnaire pour sortir de la misère matérielle et psychique. Doit-on se limiter aux actions faciles ?

Autre observation : la révolte suite à l’assassinat du jeune Nahel Merzouk n’eut pas lieu uniquement dans les banlieues dites « défavorisées », en réalité abandonnées, mais également, pour la première fois, dans des petites villes et même des villages, et même en Belgique et en Suisse. Cela montre la gravité de la situation des couches tout au bas de l’échelle sociale du capitalisme prédateur.

À ce sujet, les trafiquants de réalité parlent de « France divisée en deux ». Mais quel est le statut social de ces deux ?… N’est-ce pas les « nantis » (exploiteurs-dominateurs) et les « démunis » (exploités-dominés) ? Et qui fabrique ces deux catégories sinon l’organisation oligarchique de la société ?… Il est vrai que jamais on ne parle du cadavre dans le placard : jamais le mot « oligarchie » est prononcée, dans les déclarations et les médias représentant… l’oligarchie. Ça va de soit ! dirait Brassens.

Si la révolte des habitants des banlieues et d’ailleurs fut provoquée par l’oligarchie, selon les hypothèses examinées auparavant, ne doit-on pas, également, considérer ces révoltes, manifestées en violences, comme une faillite des éléments qui devraient transformer les ressentiments légitimes face à l’injustice oligarchique en action collective démocratique efficace ?

Certains révoltés justifient leur acte de violence en déclarant « détester la France ». Et hop ! Voilà les chiens de garde crier avec indignation : « Vous voyez ?! Vous voyez ?!… La cause des désordres : la haine de la France !… Et de qui cela peut venir ?… Ben, pardi !... D’enfants d’immigrés d’origine non européenne, non chrétienne, non blanche ! Donc, de la faillite de la gestion du problème migratoire !... Alors, il faut défendre la France ! Les Valeurs françaises ! La République ! La Nation ! Les Institutions ! La Démocratie ! » Mais ces hérauts de l’indignation avec leurs mots grandiloquents, jamais ils ne préciseront quelle est la nature de ces « France, Valeurs, République, Nation, Institutions, Démocratie ». Un voleur peut-il crier au voleur, un mafieux parler de mafia, un gangster de gangstérisme, un criminel de crime, un banquier de ses actions véreuses ? Autrement dit, un membre d’une oligarchie ou son laquais peuvent-ils préciser que par « France, Valeurs, Nation, Institutions, Démocratie », ils entendent celles créées par l’oligarchie pour l’oligarchie ? Georges Orwell en sait quelque chose, en inventant la « novlangue ». Elle ne caractérise pas seulement les régimes ouvertement totalitaires, mais, également, les actuelles démocraties libérales contraintes, par une dette publique impossible à honorer, à devenir totalitaires, notamment par le recours à la novlangue. Par ailleurs, les politiciens et opérateurs de média qui ont assassiné, par exemple, les communards parisiens n’avaient-ils pas déclaré « défendre la République, la Nation, la Démocratie, l’Ordre, la Loi ? »

Allons, amies-amis sincères de la liberté, de l’égalité et de la solidarité !… Encore des efforts pour être dans et avec le peuple, d’abord celui des banlieues, le plus damné-condamné, contraint à l’expression violente désespérée, à défaut de solution démocratique et pacifique, pour se libérer des Dracula oligarchiques de la finance et, par conséquent, de leurs hyènes dans les rouages étatiques et médiatiques.

P.S. : Il ne serait pas étonnant d’assister à des révoltes violentes dans d’autres pays oligarchiques, reprenant plus ou moins le scénario français. Après les « révolutions colorées » et les « printemps arabes » dans d’autres pays, les oligarchies du « monde libre » recourent-elles aux violences des banlieues dans leur propre nation pour maintenir leur domination ? Le peuple et ses amis répondront-ils de manière adéquate ?

Publié in

https://tribune-diplomatique-internationale.com/violence_socialeregime_oligarchiquefrance_actuelle/

8 juillet 2023

https://www.algeriepatriotique.com/2023/07/08/de-la-violence-sociale-en-regime-oligarchique-cas-de-la-france-actuelle/

8 juillet 2023

https://reseauinternational.net/de-la-violence-sociale-en-regime-oligarchique-cas-de-la-france-actuelle/

13 juillet 2023

 

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Rédigé par Kadour Naimi

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